Traduire la poésie
Horaire : 16h30-18h
Lieu : A 600 Salle de l'ERIAC
James UNDERHILL, ERIAC – Université de Rouen
Traduire la poésie.
« Traduire » semble impliquer « interpréter ». Saisir le sens. Traduire, c’est lire, et lire, c’est traduire. C’est une idée reçue qui relève d’une conception hermeneutique de la traduction. Certes, on s’accorde pour admettre que la poésie ‘fait autre chose’. On admet que la théorie de la traduction ne peut pas s’imposer aux vers, et que la poésie a besion d’une autre conception de traduction, une autre démarche. Mais en fêtant la poésie, on la met à l’écart. On l’exclut de la langue, ce que Shakespeare, Baudelaire, Humboldt et Saussure n’auraient jamais fait. Si on met la poésie dans la langue, on la renferme dans la forme. Dans les structures ? Dans la métrique ? Dans la rime ? Oui, s’il y en a. Mais que faire alors des vers libres ?
La question du rapport entre la forme et le sens a une longue tradition. Les poètes la refusent. La poésie ne se situe pas entre forme et sens. Ni dans l’interaction des deux. Les poèmes nous rappellent à nous-mêmes et au langage. L’oralité, nous fait entendre dans le langage ce que nous avons tendance à oublier, les sons, l’accentuation, et les rapports entre les mots qui s’organisent pour faire sens.
Je propose simplement d’entrer dans quelques poèmes. Pour écouter les rimes. Pour comparer leur caractère linguistique en anglais et en français. Et pour comparer ce que les rimes font dans le poème et dans sa traduction si elles ont survécu ou si elles ont été transformées.