SÉMINAIRES PROGRAMME 2 (2024-2025)
Littérature et politique
Que la littérature puisse être un lieu de combat, d’engagement, une arme de résistance, la manifestation d’une intention politique, est une évidence, un lieu commun, presque. Dans ses multiples façons de se saisir du monde, la littérature ne peut qu’être concernée par la res publica. Mais si la littérature « fait de la politique », c’est « en tant que littérature »[1] : non pas simplement en transposant littérairement un message ou un propos politique qui lui préexisterait, mais en élaborant un rapport au monde, au sujet, à la langue, dont la dimension politique mérite d’être interrogée, explicitée, précisée. Car s’il est absurde de nier la portée politique de la littérature, il ne suffit pas non plus de l’affirmer par principe. Qu’est-ce qui fait précisément la portée politique d’une œuvre littéraire ? Au-delà du modèle de la « littérature engagée », comment la littérature est-elle politique ?[2]
Vous êtes les bienvenu.e.s si vous souhaitez y présenter des travaux en cours ou des ouvrages déjà publiés, des projets ou des lectures, seul.e ou à plusieurs. Nous pensons en premier lieu aux collègues de l’axe 2 (formes, expériences, interprétations), dont les travaux sur la construction du sujet, la voix, l’affect, le corps, le genre, les humanités numériques, peuvent éclairer diversement le rapport entre littérature et politique. Mais nous serions ravies d’accueillir aussi les collègues des autres axes dont les travaux interrogent différemment cette question.
Nous vous remercions de nous faire parvenir vos propositions avant le 15 octobre.
Notes
[1] Jacques Rancière, Politique de la littérature, Paris, Galilée, 2007.
[2] Questions abordées récemment dans l’essai de Justine Huppe, La littérature embarquée, préface de Jean-François Hamel, Paris, Editions Amsterdam, 2023 et l’enquête, auprès de 26 écrivains contemporains français, d’Alexandre Gefen, La littérature est une affaire politique, Paris, Editions de l’Observatoire, 2022.