Séance d’accueil
Horaire : 17h00-18h30
Lieu : UFR LSH | Bât. 3 | Salle A600 | Mont-Saint-Aignann
Dans la vie quotidienne, dans la langue, dans la littérature, dans tous genres de spectacles, et jusque dans la réflexion intellectuelle, le récit reste une forme de communication courante, sinon incontournable. Le narratif notamment demeure un mode privilégié dans la production littéraire contemporaine (contes, romans, autobiographies et mémoires, entre autres). Mais au-delà de la littérature, toute occasion est propice à raconter quelque chose, en insérant un récit dans le discours ; d’ailleurs, certaines expériences, certains cheminements, ne peuvent se transmettre que par le biais de la narration. Le narratif n’est pas non plus un phénomène exclusivement littéraire ou linguistique : dans les arts du spectacle, la diégèse s’accomplit en partie à travers une gestuelle, les mouvements scéniques ou la respiration des locuteurs. Enfin, le narratif est également devenu un mode d’interprétation presque autonome : on parle de nos jours de “gagner” ou de “perdre” le “récit” d’une situation conflictuelle vis à vis du public ; enfin, n’importe quelle suite d’événements, publics ou privés, peut être saisie sur le mode narratif, comme s’il s’agissait d’une fable.
Au cours de cette année universitaire 2019-2020, nous proposons aux doctorants du programme littéraire, ainsi qu’à tout autre chercheur ou doctorant intéressé, un cycle de rencontres autour de la notion du narratif, et cela dans une double perspective. Nous envisageons tout d’abord de récenser les narrations qui font partie de nos corpus d’étude, qu’ils soient littéraires ou non ; parmi les recherches spécifiquement littéraires, portant sur des récits fictionnels, mémoriels ou autres, on s’appliquera à clarifier les aspects du narratif abordés: les temps, les lieux, les choix d’énonciation, élocutifs ou stylistiques, les rythmes narratifs, enfin les divers rôles des narrateurs; on n’omettra pas les aspects contextuels des oeuvres narratives et, notamment, leur réception, leur diffusion ou leurs transpositions. En deuxième lieu pourraient être abordées les modalités d’intervention d’autres récits dans les exposés doctoraux. Comment et dans quelle mesure a-t-on recours au biographique, à l’anecdotique, à l’historique ? Quelle est la part du récit dans les apports critiques de l’histoire de la littérature et de l’histoire tout court ? Dans quelle mesure l’interprétation critique – soit le discours que l’on tient sur les œuvres littéraires dans le but d’en faire apparaître la teneur et la portée – dépend-elle des paradigmes de la critique contemporaine et de ses “grands récits” (discours sur l’inconscient, discours activistes, discours post-moderne, discours sur le genre).
Lors de ce cycle de rencontres, il s’agira surtout de faire le point sur les travaux des doctorants en cours : les doctorants seront appelés à exposer l’état de leurs recherches respectives, dans l’une ou l’autre des optiques évoquées ci-dessus, mais non exclusivement. L’objectif est d’esquisser une carte des rôles du narratif dans nos travaux, en vue de constater les recoupements de nos intérêts de recherche, de favoriser les échanges et de stimuler la progression dans l’élaboration des thèses, quel que soit l’état de développement où elles se trouvent. L’intervention ponctuelle de participants extérieurs est envisagée, et une journée d’étude viendra clore les activités de l’année.
Merci aux étudiants et aux chercheurs souhaitant assister à ces rencontres de nous confirmer leur participation et leurs domaines d’intérêt dès à présent et avant le 21 octobre.