Soutenance de thèse

Date : 15 mars
Horaire : 9h
Lieu : Amphi Axelrad
Kristina MIRKOVIC
« L’apprentissage du violon : à la croisée de l’école rationaliste française et de l’école pragmatiste Suzuki »
Jury composé des professeurs :
Anne Boissière, professeur à l’université de Lille III
Natalie Depraz, professeure de philosophie contemporaine à l’Université de Rouen (directrice des recherches)
Cesare Fertonani, professeur de musicologie et d’esthétique musicale à l’Université de Milan (directeur en co-tutelle)
Pascal Terrien, professeur à l’Université d’Aix Marseille en sciences de l’éducation et en musicologie / CSNMD de Paris
Milan Uzelac, professeur de philosophie et d’esthétique à l’Université de Novi Sad (Serbie)

Position de thèse : Le problème de la lecture de la partition se pose souvent comme la cause principale d’abandon de l’étude de l’instrument chez beaucoup d’enfants ; l’amour vers la musique n’est parfois pas suffisant pour surmonter les obstacles de l’apprentissage où il est nécessaire de « savoir comment » opérer la conversion du signe écrit en geste. Dans ce travail j’ai cherché par conséquent à rendre justice à la méthode de l’apprentissage du violon instaurée par Shinichi Suzuki, de façon à montrer combien cette méthode peut constituer une aide cruciale pour des enfants en difficulté dans le cadre de l’apprentissage basé sur la méthode traditionnelle. Il ne s’agit pas pour autant, pour moi, de valoriser unilatéralement la méthode Suzuki au détriment de toute autre méthode, mais bien plutôt de permettre un examen objectif mais aussi pragmatique de la validité de cette méthode.

Le problème à affronter tout d’abord sur le plan philosophique est celui de découvrir une philosophie en mesure de justifier, c’est-à-dire de tracer les conditions de possibilité d’une « phénoménologie empirique » du problème de l’apprentissage du violon dont traite la thèse. Celle que j’appelle « phénoménologie empirique » a des présupposés, certes plus liés aux instances pratiques et empiriques, que fait valoir le pragmatisme; elle ne partage pas les apriorismes et les abstractions dominantes des approches rationalistes. Mais elle ne perd pas de vue pour autant les directions unitaires de sens qui ne peuvent en aucune façon être négligées, même dans l’activité pratique, et sur lesquelles le rationalisme enquête. Un pragmatisme empirique risque de négliger ces questions sur le sens de notre travail, de l’utilisation du violon et de la musique en général, qui motivent l’apprentissage, lui donnent un élan, et même de l’enthousiasme. Le terme « phénoménologie empirique » veut justement venir à la rencontre de l’exigence fondamentale d’avoir toujours présents à l’esprit aussi bien l’aspect pratique que celui du signifié. Il prend donc en considération tout d’abord les instances pragmatiques, mais aussi celles d’un rationalisme non dogmatique.