Se sentir plus vivante en temps de pandémie. L’expérience de la fragilité

Conférence de Natalie Depraz dans le cadre du Workshop of the lab of Micro-phenomenology « Role of Micro-phenomenology research and practice in the urgent ecological questions that our society is meeting », organisé les 25-29 mai 2020 par Claire Petitmengin, Magali Ollagnier et Camila Valenzuela.

Résumé

Dans cette conférence, je vais revenir sur certains vécus du temps de ces trois derniers mois entre fin février et mai 2020, qualifié par beaucoup autour de nous et dans la presse de “sidérant”, “étrange”, “inédit”.  En effet, ce temps qui nous a été donné de vivre a été tellement nouveau et “surprenant” dirais-je qu’il ne nous a paradoxalement pas laissé beaucoup de répit pour “métaboliser”, autrement dit, pour conscientiser et verbaliser… Personnellement, en dehors de quelques petits articles politiques relatifs à l’incohérence de la gestion de cette crise sanitaire par le gouvernement Macron, je n’ai pas pu, pas voulu non plus m’exprimer sur quelque chose qui était encore en train de se vivre.

Dans cette contribution, je voudrais vous proposer deux petits moments de réflexion. Tout d’abord, comment le confinement a de lui-même généré un autre rapport au temps, ensuite, comment et pourquoi ce temps “retrouvé” n’a pour autant pas correspondu à un temps “liturgique” (méditant ou orant) et comment l’expérience fondamentale de ce temps s’est alors imposée à moi sous le vocable de la “fragilité”, et quel genre de réponse à cette fragilisation a finalement émergé pour moi. A chaque étape, je proposerai une petite vignette d’auto-explicitation où j’ai cherché à ancrer ces intuitions en revenant à quelques instants-sources vécus durant ce temps.

| Texte de la conférence
| Conference paper