Rencontres poétiques en Normandie, 2

Date : 3-4 octobre 2024
Horaire : 09h00-17h30
Lieu : Maison de l’Étudiant | Salle Raymond Queneau | 50 rue Jean-Jacques Rousseau | Le Havre

Dynamiques de la voix dans la poésie hispanique de 1975 à nos jours : Traduction, interprétation, reprises

Lire, c’est laisser vibrer les modulations d’un absent. Dans le silence de soi qui accompagne l’exploration d’un poème, se fait entendre une voix qui devient, lorsqu’on la fréquente, familière et reconnaissable. C’est d’abord le poète qui fait l’expérience de cet événement énigmatique, l’arrivée de sa voix : il ne la possède pas, ne peut la convoquer à loisir ; elle lui advient quand et comme elle veut, elle peut ne pas répondre. Obéit-elle à une forme de mystique du langage ? (« ce n’est pas moi qui parle dans le poème, c’est le langage qui parle en moi »). Est-elle le fruit d’une « pulsion », d’une force inconnue qui s’actualise, s’érige et advient ? (« ce qui parle c’est l’autre en moi »). La voix serait bien à la fois impersonnelle (elle n’est pas la mienne) et singulière (elle est un autre que moi, selon Ancet).

Toute écriture ne sera qu’une transposition de la parole, toujours là, d’ailleurs vivante, prête à se faire entendre « d’une autre oreille », dans une nouvelle apparence ou parure : traductions, reprises, lectures critiques viendront sans cesse travailler, renouveler et refondre la voix vive du poème. La traduction de la poésie relève ainsi toujours d’une « re-création », d’une « transposition créatrice » (Jakobson, Delbouille). Chaque traducteur aura ainsi pour tâche de saisir comment la voix assure une sorte de continuité dans le poème, tout en dégageant des échos, des ressemblances, des rapports. Ce ne sont pas simplement les mots qu’il faut traduire mais un « rythme » : traduire, c’est « rerythmiser » un texte (Meschonnic) et tout ce qui relève de l’oralité (le son, la couleur, le mouvement, l’atmosphère, selon Larbaud). Le traducteur aura à cœur de conserver la voix entendue chez l’étranger « telle qu’on l’entend en soi-même » (Guillevic). Quelles solutions ont-ils pu trouver à ce qui s’apparente le plus souvent à un défi poétique impossible ? De quelles façons les voix qui accompagnent le traducteur participent des choix interprétatifs d’une traduction qui peut alors se lire comme un feuilleté d’imaginaires poétiques ?

Reprendre, représenter, reproduire… mais comment les versions d’un poème cohabitent-elles ? Quels rapports à « l’original », quel statut, dans la pratique, des voix dites « secondaires » ? Quels sont, d’autre part, les sens du geste même de reprise dans les processus de réécriture ? Réécrire, ce n’est pas seulement reprendre un texte passé ; un retour sur la propre voix est également impliqué. Quelles sont les préoccupations esthétiques de cette pratique ? Si la pratique s’inscrit dans une logique visant le perfectionnement, s’agit-il de combler un manque, de la recherche d’une forme qui laisse paraître ce qui aurait été perdu ou demeurerait enfoui ? Entendre la voix de la poésie, c’est aussi en parler, retrouver toutes ses résonnances. Le critique doit assurer « le passage du silence de l’homme qui parle » à « la parole de l’homme qui écoute » (Barthes). La critique consiste ainsi en une mise en rapport de deux paroles – dont l’une porte l’autre, en la convoquant, dans une sorte de parler avec ? Cette appropriation témoigne-t-elle d’une force que l’on puisse, strictement, appeler de création ?

Coordination :

  • Sandrine Lascaux (Université du Havre ; GRIC – UR 4314)
  • Bénédicte Mathios (univ. de Clermont-Ferrand ; CELIS, – UPR 4280)
  • Miguel Olmos (Université de Rouen ; ERIAC – UR 4705)

PROGRAMME

Jeudi 3 octobre 2024

10h00Accueil

10h30 — Introduction des journées par Sandrine Lascaux, Bénédicte Mathios & Miguel Olmos

11h00Ángel Luis Luján Atienza (Université de Castilla La Mancha), « La voix étendue. Le poème long dans la poésie espagnole contemporaine »

12h00 — Pause déjeuner
14h00 — Laurence Breysse-Chanet (Sorbonne Université), « Cassure et pouvoir du son dans Tundra (2002) et Caza con hurones (2013) d’Esther Ramón »

14h30Lucie Lavergne (Université Clermont Auvergne), « Traduire l’oralité dans les poèmes de Txus García »

15h15Pause

15h30Miguel Casado (Poète), Sandrine Lascaux (Université du Havre) & Miguel Olmos (Université de Rouen Normandie), Table ronde et lecture poétique

17h30Fin de la première journée

Vendredi 4 octobre 2024

09h00Jonathan Mayhew (Université du Kansas), « Métrique et traduction : pour la défense de l’équivalence prosodique »

10h00Alessandro Mistrorigo (Université Ca’ Foscari, Venise), « De la mise en voix comme traduction. Articulations entre le texte et les enregistrements, le poème et la voix (du poète) »

11h00Pause

11h15 —  Olvido García Valdés (Poète) & Bénédicte Mathios (Université Clermont Auvergne), Table ronde et lecture poétique

12h45 — Clôture des journées

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS

Laurence BREYSSE-CHANET — « Cassure et pouvoir du son dans Tundra (2002) et Caza con hurones (2013) d’Esther Ramón ». Il s’agira dans cette intervention de comprendre les enjeux de l’écriture d’Esther Ramón (Madrid, 1970), qui prennent initialement corps dans un rapport secret, elliptiquement suggéré par la poète, entre son premier livre, Tundra, de 2002, et Caza con hurones, son cinquième livre, publié onze ans plus tard, en 2013. Le premier, un ensemble de 29 poèmes, répartis en deux parties de 15 et 14 poèmes, a paradoxalement été composé durant un séjour de la poète aux Canaries. Le titre nous plonge dans un univers où la terre est durcie par le froid, un paysage aride, traversé d’étranges rituels, où l’horizon est exprimé par des graines enfouies mais qui pourraient germer. Onze ans plus tard, il ne reste rien semble-t-il de cette étrange exploration du froid, quand s’impose le motif, ancien, de la chasse, dans sa modalité brutale de chasse au furet. Trois parties, de 15, 16 et 15 poèmes respectivement, soit un corps de 46 poèmes, pour un travail de mémoire complexe, enté sur la conscience du mal. Le « mauvais chasseur » des romances perdait son chien et par ce symbole les auditeurs savaient que la proie ne serait pas celle que l’on attendait. Le sol s’est dégelé. Qui chasse, et qui est la victime ? Quelle quête maintenant pour la voix, que dit ce pont entre les deux recueils, énoncé mais non explicité, sur le travail vivant de l’écriture d’Esther Ramón ? Comment les images structurent-elles un (non) récit sur une identité inatteignable, par reprises furtives et déroutantes, qui ouvrent d’autres chemins au sujet de l’écriture ?

Lucie LAVERGNE — « Traduire l’oralité dans les poèmes de Txus García ». À la lecture des recueils Poesía para niñas bien (2011) et Este torcido amor (la ternura de los ahogados) (2018) du poète espagnol Txus García (qui a opéré une transition de genre et se présente désormais au masculin) il peut sembler qu’y résonnent, non pas une voix unique, mais des voix plurielles. En effet, « interviennent », dans ces textes, de nombreux discours rapportés (poèmes « Tits in my bowl (Chamaquita) », « Agentes forestales de servicio », « Self portrait »). Ces discours sont rendus visibles par les italiques ou les guillemets, et remarquables par une différence de registre, l’usage de formules officielles « figées », ou encore un langage enfantin. Cependant, ces discours ne renvoient pas à l’intimité d’une voix. Ils construisent plutôt avec « la » voix poétique une sorte de polyphonie, marquée de divergences. Ils correspondent à du « parlé » (des discours parlés que le sujet aurait entendus) et non à une « oralité » – selon le « modèle triple » proposé par Henri Meschonnic, qui différencie le parlé, l’écrit et l’oral, définissant ce dernier comme « un primat du rythme et de la prosodie dans l’énonciation » (Poétique du traduire, 1999). En revanche, une oralité se fait bien entendre lorsque la voix se présente elle-même (« Documento nacional de identidad » premier poème du recueil de 2011), situant son discours dans un espace-temps défini, notamment par des références abondantes à la culture populaire des années 1970 et 1980, occidentale ou spécifiquement espagnole. Chez Txus García, l’historicité de la voix se substitue à une quelconque identité de genre fixe. La voix n’a de cesse de questionner son inscription sociale genrée : le tiraillement permanent entre « le masculin » et « le féminin » se solde par une conception queer du sujet qui n’arrive qu’au terme d’un processus et de l’adoption permanente, dans le discours, d’une certaine mise à distance du sujet via l’humour, l’ironie, l’autodérision. La particularité de la voix poétique de Txus García est de réunir des discours multiples, mais aussi des tonalités, des perspectives plurielles sous une voix unique, que nous pourrons définir comme queer dans la mesure où cette pluralité lui semble indissociable. La traduction doit tenir compte de ces nuances. La gageure de la traduction est de laisser paraître le souffle de cette voix poétique historicisée, laissant sa dimension populaire et son hispanité essentielle se frayer chemin dans le texte traduit, tout en étant compréhensible par le lecteur francophone.

Ángel Luis LUJÁN ATIENZA — « La voix étendue. Le poème long dans la poésie espagnole contemporaine ». Depuis qu’Edgar Allan Poe a banni le poème long du domaine de la poésie lyrique dans sa Philosophy of composition (1846), un long débat critique s’est instauré sur la caractérisation et le catalogage de ce type de poème, qui affecte la définition même de la poésie lyrique, en tenant compte également des dernières propositions des New Lyric Studies, principalement celles de Virginia Jackson, qui considère la poésie lyrique comme une forme historique de lecture d’une série de textes. Le poème long, qui finit par devenir un type de discours caractéristique de la modernité, avec des exemples aussi remarquables que The Waste Land (1922) de T.S. Eliot, teste ainsi les possibilités et les limites de la poésie. Dans la tradition hispanique, le poème long a été cultivé tout au long du XXe siècle avec des compositions magistrales comme Espacio de Juan Ramón Jiménez, Piedra de sol d’Octavio Paz (qui a également théorisé sur le sujet) ou La casa encendida de Luis Rosales. Nous aborderons ici la manière dont cette forme typique de la Modernité poétique est entrée dans l’ère de la poétique postmoderne, avec ses continuités et ses tensions, dans l’œuvre d’auteurs contemporains tels qu’Enrique Falcón, Jorge Riechmann et Vicente Valero, entre autres.

Jonathan MAYHEW — « Métrique et traduction : pour la défense de l’équivalence prosodique ». Une pratique assez répandue – voire hégémonique – dans la traduction de la poésie avant le XXe siècle est l’équivalence métrique : la recherche d’une forme prosodique qui, sans nécessairement être identique à l’originale, remplit une fonction similaire au sein du système littéraire de la langue cible. L’abandon de cette pratique dans la traduction moderne et contemporaine – avec la domination du vers libre – entraîne deux conséquences notables : (1) le vers libre permet (et favorise) un degré de littéralité qui n’était pas possible à d’autres époques ; (2) le vers libre devient souvent une pratique peu rigoureuse, qui ne prétend même pas être équivalente. On retrouve des traductions « prosaïques » divisées en vers pour refléter la structure du texte original. Le contraste est remarquable lorsque l’on compare les versions de la poésie espagnole médiévale et du Siècle d’Or, du XVIIe au XIXe siècle, avec les traductions de l’époque actuelle, comme celles de W.S Merwin.

Alessandro MISTRORIGO — « De la mise en voix comme traduction. Articulations entre le texte et les enregistrements, le poème et la voix (du poète) ». La mise en voix du poème est un exercice complexe. Pour les textes poétiques, le passage du silence à la voix, de la page à la vocalité d’un corps, de l’espace au temps, ne peut qu’entraîner des changements de configuration qui, à leur tour, redéfinissent aussi bien l’auditeur que celui qui vocalise. La complexité de cette configuration est accrue si celui qui lit à haute voix est aussi l’auteur du poème. Parfois les poètes lisent leurs poèmes avec des réticences, parfois ils le font aisément, avec un savoir-faire professionnel. Ces deux attitudes opposées, tout comme l’éventail des possibilités intermédiaires qu’elles définissent, configurent les rapports entre les textes et la voix, les poèmes et leur vocalisation. Lorsqu’on écoute attentivement les lectures à haute voix faites par les poètes eux-mêmes, on arrive à percevoir des éléments relevant non seulement du texte lu ou du poète qui le lit à haute voix, mais d’une pratique poétique toute particulière. S’agit-il d’une écoute herméneutique de la « traduction vocale » d’un texte poétique ? D’un exercice critique qui puisse aider la pratique de la traduction ?

BIONOTES DES PARTICIPANTS

Laurence BREYSSE-CHANET — Professeure de Littérature espagnole contemporaine et directrice du CRIMIC (Sorbonne Université), chercheuse sur la poésie contemporaine en langue espagnole. Elle a publié des ouvrages sur Manuel Altolaguirre (En la memoria del aire, 2005), sur Antonio Gamoneda (Redes azules bajo los párpados, préf. M. Casado, 2019). Coordinatrice des ouvrages collectifs La Parole imposible (avec R. Béhar et I. Salazar, 2019), “Quién hace tanta bulla” Actualidad de Trilce de César Vallejo (avec I. Salazar, 2024). Elle est l’auteure d’articles sur des poètes des XXe et XXIe siècles : Manuel Altolaguirre, Luis Cernuda, José María Hinojosa, Federico García Lorca, Claudio Rodríguez, Antonio Gamoneda, José Ángel Valente, Arcadio Pardo, Manuel Álvarez Ortega, Esther Ramón. César Vallejo, Emilio Adolfo Westphalen, José Lezama Lima. María Zambrano. A publié également des recueils de poèmes aux éditions Rougerie (Limons, 2014 ; Cendres, un nom, 2022).

Miguel CASADO — Né à Valladolid en 1954, résident à Tolède depuis 1996. Son œuvre d’écrivain s’est développée en parallèle dans la poésie, l’essai, la critique littéraire et la traduction. En tant que poète, il remporte le prix Hiperion en 1987 pour Inventario. Les éditions Tusquets ont publié en 2023 Deseo de realidad, recueil de sa poésie entre 1986 et 2015. En tant qu’essayiste et critique, il a abordé nombreuses questions de la poésie contemporaine espagnole, mais aussi dans d’autres langues), mais aussi des questions poétiques générales –relation entre poésie et réalité, constitution de mondes poétiques singuliers, fonctionnements des langues de rupture, formes traditionnelles de classification et de périodisation dans l’histoire de la poésie. Il a consacré son attention à des poètes tels que Gamoneda, Ullán, Vallejo ou Pessoa, Ponge ou Celan, Bolaño ou Darwish. Il a préparé l’édition d’œuvres complètes et anthologiques, précédées d’études introductives, tant de poètes espagnols (Gamoneda, Ullán, Núñez) que de poètes français (Rimbaud, Verlaine, Ponge). Depuis 2011, il publie une série d’essais sur la poésie de Fernando Pessoa accompagnant l’édition espagnole de sa poésie complète, toujours en cours. Il a publié des traductions de Rimbaud, Verlaine, Valéry, Ponge, Noël, Bériou, San Geroteo et Cruz. Il s’est roduiot comme poète et comme conférencier non seulement en Espagne, mais aussi à Lisbonne, Paris, Bruxelles, Dublin, Göteborg, Vienne, Cologne, Kiel, Potsdam, Pékin, Beyrouth, Atlanta, Chicago, Mexique, Monterrey, São Paulo, Buenos Aires, Rosario… Il a conduit une intense activité éditoriale et culturelle : co-directeur de Los Infolios, membre du comité de rédaction d’El Signo del Gorrión et du comité permanent de la revue hispano-portugaise Hablar / Falar de poesía, membre du comité de rédaction d’El Urogallo. Il est chercheur associé au CRIMIC, en Sorbonne, et membre du comité scientifique de la revue Soglie, (Univ. de Pise). Il a codirigé le cycle « Poètes pour penser le siècle », au Círculo de Bellas Artes (Madrid, 2001-2004). Conducteur de nombreux ateliers, séminaires et cycles sur la poésie, en général, ou sur des poètes concrets (« Un coup de dé », « Matériaux pour une poétique », « Enjeux de poétique dans la poésie actuelle en espagnol », « Raíz de 30 », « Œuvre ouverte », « Avant-garde et langues de rupture », ou des manifestations autour des poètes comme Rimbaud, Feria, Ullán ou Aníbal Núñez). Commissaire de l’exposition Visto y no visto. Texto y gesto de José-Miguel Ullán (MUSAC, León, 2021). Membre du conseil d’administration de la Fondation Vicente Núñez (Córdoba). Il a fait partie du jury du Prix national de poésie et du Prix national de traduction, en Espagne, ainsi que du jury du Prix FIL de littérature en langues romanes à la Foire internationale du livre de Guadalajara (Mexique). Jusqu’en 2008, ses articles critiques paraissent dans des journaux comme El País, Diario 16, ABC, La Vanguardia et dans diverses revues. Ses essais et études, en plus d’être inclus dans des livres, ont été publiés pendant plus de quatre décennies dans des revues en Espagne et dans d’autres pays, notamment Archipiélago, Revista de Occidente, Ínsula, Revista de Libros, Un Ángel Más, Espacio / Espaço writing, La balsa de la Medusa, Minerva…, Vuelta, El poeta y su trabajo, Periódico de Poesía, Diario de Poesía, Hueso húmero, Europe, ou encore Soglie.

Olvido GARCÍA VALDÉS — Titulaire d’ une licence de Philologie Romane et une licence de Philosophie. Elle a exercé comme professeur de langue et littérature espagnoles. Elle a été directrice de l’Institut Cervantès à Toulouse ; elle a également été directrice générale de la promotion du livre et de la lecture. Réside actuellement à Tolède. Elle a reçu, entre autres, le Prix Reina Sofía de poésie ibéro-américaine (2022), le Prix de poésie ibéro-américaine Pablo Neruda (2021), le Prix de littérature des Asturies (2016) et le Prix national de poésie (2007) pour son livre Y todos estábamos vivos (2006). Le recueil Esa polilla que delante de mí revolotea (2008) rassemble son œuvre poétique entre 1982 et 2008. Suit Lo solo del animal (2012) et Confia en la gracia (2020), Dentro del animal la voz. Antología 1982-2012 (2020) et La caída de Ícaro (anthologie commémorative du XXXI Prix Reina Sofía de poésie ibéro-américaine, 2022). Ses livres ont été traduits en français, anglais, italien, polonais et suédois ; ses poèmes sont également parus en allemand, portugais, roumain, grec, serbe, arabe et chinois. Elle est l’autrice de l’essai biographique Teresa de Jesús, et a composé des textes pour des catalogues d’arts plastiques (Zush, Kiefer, Vicente Rojo, Tàpies, Juan Soriano, Biennale de Venise 2001, Broto…) ainsi que de nombreux essais de réflexion littéraire. Elle a traduit des textes de Pier Paolo Pasolini et, en collaboration, une anthologie d’Anna Akhmatova et Marina Tsvetaeva, ainsi que des poèmes de Bernard Noël. Codirectrice de la revue Los Infolios, membre fondatrice d’El Signo del Gorrión (1992-2002), responsable de divers cours, séminaires et cycles de poésie contemporaine.

Sandrine LASCAUX — Maître de conférences HDR à l’Université du Havre ; elle est co-directrice du laboratoire GRIC (UR 4314) à cette même université et membre associée de l’ERIAC (univ. de Rouen Normandie; UR 4705). Co-directrice de l’École Doctorale Normandie Humanités (ED 558). Parmi ces derniers travaux, on relèvera Seuils (Orbis Tertius, 2017) ; La puissance du négatif (Orbis Tertius, 2019).

Lucie LAVERGNE — Agrégée d’espagnol et maître de conférences à l’université de Clermont-Ferrand (UCA), spécialiste de poésie espagnole contemporaine. Elle a consacré sa thèse au rythme dans six recueils poétiques du XXe siècle. Ses principaux travaux de recherche traitent de la visualité et de la spatialisation du texte, notamment dans la poésie expérimentale et visuelle, des années 1960 à aujourd’hui. Elle travaille aussi sur la poésie contemporaine espagnole des femmes, notamment la poésie saphique ou queer. Elle a publié récemment une traduction des deux recueils de Txus García, aux éditions PUBP (collection Celis Textes), en 2021. Enfin, l’ouvrage Poésie visuelle : l’expérimentation en question(s), en collaboration avec Bénédicte Mathios et Daniel Rodrigues (2022).

Ángel Luis LUJÁN ATIENZA — Docteur en philologie hispanique de l’université Complutense de Madrid et, actuellement, professeur titulaire de littérature espagnole à l’Université de Castille-La Manche (campus de Cuenca). Il a publié les monographies : Retóricas españolas del siglo XVI. El foco de Valencia (1999) ; Cómo se comenta un poema (1999) ; Pragmática del discurso lírico (2005) ; Desde las márgenes de un río. La poesía coral de Diego Jesús Jiménez (2006) ; Las voces de Proteo. Teoría de la lírica y práctica poética en el Siglo de Oro (2008). Responsable de l’anthologie Los rostros de Medusa. Veinte años de poesía conquense (2009) et, en collaboration avec Pedro Cerrillo, Poesía y educación poética (2010). Il a également édité Institutionum oratoriarum libri tres, de Mateo Bosulo, et Dilucida conscribendis epistolas ratio, de Lorenzo Palmireno, tous deux sur CD ROM (Retóricas españolas del siglo XVI escritas en latín, 2004). Il est également l’éditeur de La Moschea, de José de Villaviciosa (2002) et, avec Rafael Bonilla, Zoomaquias. Épica burlesca del siglo XVIII, un recueil d’épopées burlesques du siècle illustré (2014). Auteur de nombre de travaux de recherche littéraire sur la poésie espagnole contemporaine et sur la théorie lyrique dans des revues spécialisées.

Bénédicte MATHIOS — Professeure à l’université Clermont Auvergne de Clermont Ferrand. Elle travaille sur la poésie hispanophone. Elle a écrit et publié une thèse sur le sonnet à l’époque franquiste. Ses travaux portent sur le devenir des formes fixes (sonnet, épopée, élégie), la métapoésie, les pratiques transesthétiques, la poésie visuelle, la traduction. Elle est l’auteure de Corps et écriture poétique. Une lecture de l’œuvre d’Ángel González, Peter Lang (2009), elle a dirigé le volume collectif Sonnet et arts visuels : références, convergences, interactions, Peter Lang (2012), et codirigé LiVres de pOésie Jeux d’eSpaces (Isabelle Chol, Bénédicte Mathios, Serge Linarès eds.), Honoré Champion (2016), Traduction et contextes, contextes de la traduction (Bénédicte Mathios et Michael Grégoire eds.), L’Harmattan (2018, réédition 2019). L’une de ses traductions publiées est Y todos estábamos vivos (2006) d’Olvido García Valdés, Et nous étions tous vivants (L’Harmattan 2017). Elle a récemment codirigé l’ouvrage Poésie visuelle : l’expérimentation en question(s). Suivi du catalogue de l’exposition ExPoEx (Clermont-Ferrand, 16/11/2017-07/02/2018). Ouvrage collectif publié sous la direction de Lucie Lavergne, Bénédicte Mathios et Daniel Rodrigues, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, Collection « Graphèmes », 2022.

Jonathan MAYHEW — Professeur à l’université du Kansas, est l’auteur de cinq livres et de plus de cinquante articles sur la poésie espagnole du XXe siècle et sur l’héritage littéraire et culturel de Federico García Lorca. Son livre le plus récent est Lorca’s Legacy : Essays in Interpretation (Routledge, 2018). Il a également publié Apocryphal Lorca: Parody, Translation, Kitsch (2009) ; The Twilight of the Avant-Garde: Spanish Poetry 1980-2000 (2009) ; The Poetics of Self-Consciousness: Twentieth-Century Spanish Poetry (1994) et Claudio Rodríguez and the Language of Poetic Vision (1990). Ses recherches actuelles portent sur les adaptations musicales de l’œuvre de Lorca (flamenco, chansons d’auteur).

Alessandro MISTRORIGO — Professeur de littérature espagnole à l’université Ca’ Foscari de Venise. De 2008 à 2012, il a été chercheur invité au Queen Mary College de l’Université de Londres ; il a également enseigné à la London Metropolitan University et à Royal Holloway. Il est spécialiste de la poésie espagnole des XXe et XXIe siècles. Il est l’auteur des ouvrages “Diálogos del conocimiento” de Vicente Aleixandre. El poder de la palabra poética (2015) ; Phonodia. La voz de los poetas, uso crítico de sus grabaciones y entrevistas (2018) et La narrativa breve de Vicente Soto. Una aproximación (2020). Il a publié des articles scientifiques sur l’œuvre de Claudio Rodríguez et des novísimos Leopoldo María Panero et Manuel Vázquez Montalbán. Traducteur littéraire et collaborateur avec divers éditeurs italiens, il a traduit à l’italien le poète colombien Armando Romero et l’Espagnol Pablo García Baena. Ses intérêts académiques sont dirigés vers le phénomène de la voix dans la lecture des poètes en relation avec le processus créatif et les technologies numériques. Il dirige le projet Phonodia, une archive en ligne où l’on peut écouter des enregistrements de divers poètes lisant à haute voix certains de leurs poèmes.

Miguel A. OLMOS — Professeur de littérature espagnole à l’université de Rouen Normandie. Spécialiste de poétique et de littérature contemporaine, il a publié en 2013 la monographie intitulée Poètes lecteurs (Espagne, 1901-1991). Il a codirigé plusieurs ouvrages collectifs (Traces et projections de la voix, 2015 ; La Chanson dans l’Espagne contemporaine, XIXe-XXIe siècles, 2019) et publié de nombreuses contributions dans des revues scientifiques spécialisées (Signa, Dicenda, Revista de literatura, Tropelías, Thélème, Cahiers de narratologie, Cahiers Flaubert-Maupassant, Cahiers de civilisation espagnole contemporaine).

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