Pour une ontologie de l’écologie, penser les fondements philosophiques de la conversion

Date : 17 décembre 2018
Horaire : 14h00-18h00
Lieu : Institut Catholique de Paris | 74 Rue de Vaugirard | Paris (6e)

Soutenance de thèse de Mme Isabelle Priaulet

« Pour une ontologie de l’écologie, penser les fondements philosophiques de la conversion »

Jury :

  • Etienne Bimbenet (Université Bordeaux Montaigne)
  • Jean-Jacques Brun (Institut national de recherche en sciences et technologies de l’environnement et de l’agriculture)
  • Natalie Depraz (Université de Rouen Normandie ; codirectrice de recherche)
  • Emmanuel Falque (Institut catholique de Paris ; directeur de recherche)

Résumé : Cette thèse entend poser les fondements philosophiques d’une « conversion écologique » en éclairant la dimension ontologique de la crise écologique. En s’appuyant sur des auteurs tels que Heidegger, Hans Jonas, Gûnther Anders et Jacques Ellül, l’auteur montre, dans un premier temps, la nécessité d’une conversion face au péril métaphysique que représente la Technique comme dévoiement de notre « être-au-monde ». La seconde partie de la thèse consiste à poser les fondements philosophiques et religieux du concept de conversion. De la metanoia platonicienne à la metanoiachrétienne, en passant par les thérapies de l’âme stoïciennes et épicuriennes, l’auteur explore la place de la connaissance de la physisdans le « retour à Soi » afin de faire émerger la possibilité et les modalités d’une « conversion écologique » par laquelle il s’agit autant de convertir notre regard sur le monde que d’être converti par lui. La dernière partie, plus spécifiquement consacrée à l’écologie, utilise ces modalités de la conversion écologique pour penser un changement de notre affect du monde et défendre l’hypothèse d’une « empathie universelle » en affinité avec la philosophie merleau-pontienne de la « chair du monde ». A travers deux grands courants de l’écologie que sont l’écologie profonde et la wilderness, l’auteur jette les bases d’une ontologie relationnelle dont la nature devient le sol, jusqu’à penser, contre toute tentation catastrophiste, une « échologie de la Joie », une spiritualité de la résonance, en dialogue avec les traditions asiatiques.