Conférence de Franklin NYAMSI, « Métaphysique du cosmopolitisme »

Séminaires Axe 3 (2013)

Chaque société humaine, chaque culture déploient dans l’acte même de se particulariser, une certaine conception de la relation entre l’humain et le non-humain, c’est-à-dire aussi une vision de ce qui mérite le nom de monde, une délimitation du cosmos d’avec le chaos. N’est-il pas dès lors instructif d’explorer les mécanismes bien souvent subtils de pensée et d’action par lesquels de telles frontières sont élaborées et affirmées ? Tel est le projet possible d’une « métaphysique du cosmopolitisme » qui articulerait les différentes manières de dire, de définir et de revendiquer le monde comme notre, humain. Que se révèlerait-il alors ? Sans doute d’abord qu’il n’y a pas un seul type de cosmopolitisme, c’est-à-dire de conception de la frontière entre le monde et le non-monde, mais aussi que tous les cosmopolitismes, du point de vue d’une éthique universaliste qui se définirait davantage en s’inspirant par exemple d’un Lévinas comme une optique, ne se valent pas nécessairement et ne débouchent pas sur les mêmes conséquences pour l’individu humain, pour l’espèce humaine et pour tous les autres vivants de notre environnement terrestre. La conférence se propose donc de susciter une discussion entre les présupposés métaphysiques du cosmopolitisme moral ou de projet (Les Stoïciens, Kant, Ulrich Beck, Jürgen Habermas) et du cosmopolitisme descriptif (Duclos, Tassin, etc.) , du point de vue d’un cosmopolitisme inspiré de l’éthique lévinassienne de l’altérité.