L’affectivité dans la phénοménοlοgie husserlienne
Horaire : 14h00-18h00
Lieu : UFR LSH | Bât. 3 | Salle du Conseil | Mont-Saint-Aignan
Soutenance de thèse de M. Alexis Delamare :
« L’affectivité dans la phénοménοlοgie husserlienne »
Jury :
- M. Bruce BÉGOUT (Université Bordeaux 3 Michel de Montaigne ; rapporteur)
- Mme Natalie DEPRAZ (Université de Rouen Normandie ; directrice)
- M. Thomas FUCHS (Université de Heidelberg)
- M. Peter KOENIG (Université de Heidelberg ; rapporteur)
- M. Dominique PRADELLE (Université Paris 4 Paris-Sorbonne)
- M. Denis SERON (Université de Liège)
Résumé : Comment accédons-nous aux étants mondains que sont les valeurs — la beauté d’une statue, la noblesse d’un comportement ? Telle est la question qui constitue la raison d’être fondamentale de la philosophie husserlienne de l’affectivité, dont nous tâchons, dans cette thèse, de présenter la cohérence et la systématicité. Aux yeux du fondateur de la phénoménologie, le sentiment (Gefühl) est en effet le type de vécu dans lequel s’effectue la donation subjective des réalités axiologiques — un pur être d’entendement y demeurant nécessairement aveugle. L’objectif de ce travail est ainsi de mettre au jour comment Husserl dégage, en vertu d’un examen descriptif approfondi, mené notamment dans les Studien zur Struktur des Bewußtseins récemment publiées, les structures d’une intentionnalité spécifiquement sentimentale permettant de rendre compte d’une telle donation. Ce faisant, nous révélons le rôle central joué par les sentiments sensibles charnels vis-à-vis de la problématique de l’évidence affective : une valeur est véritablement connue, pour Husserl, à la condition d’être authentiquement ressentie dans une émotion incarnée — et pas seulement dans un sentiment « froid ». Il n’y a donc aucune opposition, dans ce contexte, entre raison et passion : c’est sur la base de notre aptitude à éprouver affectivement que nous sommes en mesure d’édifier une raison axiologique parallélisant la raison logique traditionnelle. Le mythe d’un Husserl « intellectualiste » s’effondre donc définitivement : loin d’être secondarisée, la problématique du Gefühl apparaît comme une composante indispensable du projet transcendantal d’une raison rigoureusement universelle.