La fin du citoyen
Horaire : 14h00-18h00
Lieu : IRIHS | Salle de réunion | Mont-Saint-Aignan
Soutenance de thèse de M. Guillaume Perzopiel :
« La fin du citοyen »
Jury :
- Mme Marie-France CALLU (Université Lyon 3 Jean Moulin ; examinatrice)
- Mme Edwige CHIROUTER (Nantes Université ; examinatrice)
- M. Bernard ENNUYER (Université Paris Cité ; examinateur)
- Mme Annie HOURCADE (Université de Rouen Normandie ; directrice de thèse)
- M. Christophe MIQUEU (Université de Bordeaux ; examinateur)
- M. Alain MOUGNIOTTE (INSPE LYON ; rapporteur)
- Mme Christine NOEL-LEMAITRE (Aix-Marseille Université ; rapportrice)
Résumé : Le mot citoyen semble avoir évolué au cours des dernières décennies en passant d’un usage nominal à un usage adjectival. Le citoyen n’aurait plus la place centrale qu’il pouvait occuper dans le fonctionnement des institutions de l’Antiquité grecque. Cela représente un indicateur important d’une évolution de la société et de son organisation depuis cette période. Le rôle du citoyen pourrait avoir changé et s’être réduit à la fonction minimale du vote. Il s’agirait de la dernière pratique politique, assez limitée, accessible au citoyen. Ce dernier pourrait donc tendre vers sa disparition. Pour autant, Aristote définit l’être humain comme étant, par nature, un zoon politikon. De même, il fait de la pratique politique une des formes importantes de la vie heureuse et du bonheur. Or si le citoyen tend à disparaître et la pratique politique avec lui, cela pose la question pour l’être humain de sa possibilité à dépasser la première forme de bonheur, celle des plaisirs du corps. Plusieurs raisons pourraient expliquer cette disparition du citoyen. Il semble que le renversement du politique et de l’économie couplé à une confusion entre économie et chrématistique, ainsi qu’une formation défaillante du citoyen soient des explications pertinentes. La formation du citoyen se serait trop concentrée sur l’usage de la raison au détriment des affects. Ainsi, pour éviter la disparition du citoyen et lui permettre d’arriver à son objectif, sa fin, qui est la vie heureuse, il apparaît nécessaire d’explorer les nouvelles organisations économiques qui existent aujourd’hui, notamment autour des questions de propriété et de commun. Il faut également moderniser la formation du citoyen grâce aux théories contemporaines qui proposent notamment de prendre en compte les affects. Tout ceci conduirait à envisager une éthique renouvelée, une éthique citoyenne, pour permettre au citoyen de retrouver sa dimension d’être de raison et de passion, de personne sachant gouverner et être gouvernée pour aboutir à sa fin, la vie heureuse.