Appel à communications « Actualités de la recherche sur le whistlérisme / New research developments on Whistlerism »
À l’occasion de l’exposition James Abbott McNeill Whistler : l’effet papillon qui mettra en lumière, au musée des Beaux-Arts de Rouen, dans le cadre de la cinquième édition du festival Normandie Impressionniste, le phénomène artistique du whistlérisme, un colloque international sera co-organisé les 21 et 22 juin 2024 par l’Université de Rouen et l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne-Laboratoire HICSA.
Ce colloque ambitionne de proposer de nouveaux éclairages sur le whistlérisme, tendance artistique dont James Abbott McNeill Whistler (1834-1903) est la figure tutélaire, en revenant sur sa formation, son histoire, et son large impact sur la littérature, la poésie, la critique d’art, l’esthétique et le cinéma.
S’appropriant le langage plastique de Whistler, les élèves et suiveurs de l’artiste participent à la diffusion de son travail et de ses théories artistiques. Jusqu’aux confins de l’Europe, la production croissante de paysages nocturnes et de portraits hiératiques reprenant les codes esthétiques mis en place par l’artiste témoigne d’une vaste admiration pour le peintre américain. Par sa pérennité ainsi que son rayonnement international, le whistlérisme se révèle être un phénomène artistique majeur ; il se construit à partir du procès opposant Whistler au critique John Ruskin et offre un nouveau prisme d’exploration de l’histoire de l’art de la seconde moitié du XIXe siècle et du premier quart du XXe siècle. Cette tendance artistique a notamment la particularité d’émerger du vivant de l’artiste et d’infuser la création contemporaine internationale entre 1878, véritable point de départ du mythe de l’artiste marqué par l’éclosion de divers adjectifs tels que ‘whistlérien’, et les prémices de la Grande Guerre.
Conçu tel un état des lieux de la recherche sur le whistlérisme, son histoire, son contexte et son historiographie, ce colloque tend à présenter de nouvelles perspectives à travers une approche transdisciplinaire et transnationale. Notre objectif est de promouvoir de nouvelles orientations dans la recherche sur James Abbott McNeill Whistler. Pour ce faire, nous sollicitons des contributions émanant de diverses disciplines, notamment l’histoire de l’art, la littérature, la poétique, l’esthétique, les études cinématographiques, les visual studies.
La perspective du colloque vise plus spécifiquement l’étude des axes suivants :
- Le whistlérisme en action : cartographier l’impact de Whistler
L’admiration pour Whistler s’articule à travers la reprise des codes esthétiques mis en place par le peintre, tel que le recours à une palette restreinte de couleurs, dominée par les tons sombres, l’affirmation de la planéité de la toile, réceptacle d’un arrangement de lignes, de formes et de couleurs à des fins purement esthétiques. Ce nouveau paradigme est convoqué par les artistes afin d’expérimenter les dernières innovations picturales et de facto, de légitimer leurs pratiques en s’associant au maître américain. Toute une génération d’artistes le perçoit en effet comme un chef de file. Quels sont les enjeux du fait de se revendiquer whistlérien ? Quels sont les modes d’appropriation du whistlérisme ? À quoi sert l’exemplarité whistlérienne ? Quels sont les rapports et les ponts entre whistlérisme, impressionnisme, tonalisme, naturalisme et symbolisme ? Au-delà de l’examen de cette catégorie artistique, il s’agit aussi de s’interroger sur la question des transferts culturels et artistiques et ses différents enjeux, non seulement en Europe occidentale au sens large mais également aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Il convient par ailleurs d’étudier la réception de la poétique de l’inachèvement ainsi que sa mise en œuvre, sa matérialité technique caractérisée par un rendu esquissé, une matière picturale lisse et mince telle un « souffle sur une vitre »[1]. La révolution whistlérienne résulte aussi de la modernité des techniques picturales mises en œuvre. Ces dernières années, l’étude matérielle des œuvres de Whistler a été entreprise à l’initiative du Kelvin Centre for conservation and cultural heritage research de l’Université de Glasgow. Dans ce sillage, il s’agit de revenir sur l’histoire matérielle de la peinture de Whistler et celle de ses suiveurs.
- Le whistlérisme au prisme de la critique d’art
Le terme whistlérisme est une création qui émane de la critique d’art. Sa première occurrence en France, sous la plume du graveur et critique d’art Félix Buhot, est dans un premier temps, convoquée dans un contexte humoristique pour révéler aux lecteurs l’une des inspirations majeures de la première exposition du groupe des XXXIII à la galerie Georges Petit en 1888. Ce dernier oppose le ‘pissarisme’ au ‘whistlérisme’ cette « nouvelle école d’art qui, formée dans l’ombre, se montre tout-à-coup, rangée en bataille, forte, expérimentée, armée de toutes pièces et sortie toute armée de la… palette de James McNeill Whistler.[2] » L’apparition de ce terme s’accompagne de nombreux qualificatifs tels que whistlérianiste, whistlérien, whistlériste qui fleurissent au sein des revues spécialisées à partir des années 1880. Paradoxalement, lors de son procès l’opposant à John Ruskin, Whistler conteste la légitimité des critiques d’art bien qu’il bénéficie de leur soutien, notamment en France. Il s’avère que la critique d’art a été partie prenante de la diffusion et de la globalisation du whistlérisme. Le whistlérisme encourage-t-il la création d’un discours nouveau dans la critique d’art ? Ce discours est-il influencé par l’image de Whistler lui-même telle qu’elle est véhiculée dans la presse ? Le whistlérisme est-il marqué par les échanges ou invectives avec des contemporains, les pamphlets, les caricatures, la publicité, ou les illustrations du Whistler dandy ? Peut-on parler d’un mythe Whistler ? Quels liens unissent Whistler aux critiques d’art contemporains ? Peut-on parler d’une véritable alliance entre la plume et le pinceau ? Quelle réception critique est réservée aux œuvres de Whistler et à celle des whistlériens en Europe, en Angleterre et aux États-Unis ?
- Le dialogue entre les arts
L’art de Whistler résulte d’une interpénétration de références entre peinture, littérature, poésie, critique d’art, musique, décoration et architecture. L’œuvre protéiforme de Whistler, à la fois peintre, graveur, aquarelliste, décorateur et scénographe n’a cessé de construire des ponts entre les arts et les médiums, et entre les pays (États-Unis, Angleterre, France). Par exemple, la Peacock Room, réalisée pour le mécène Frederick Leyland en 1877, se place dans la lignée de l’idéal wagnérien de la Gesamtkunstwerk, l’œuvre d’art totale. Quels sont les enjeux artistiques et philosophiques du projet d’œuvre d’art totale à laquelle la Peacock room est généralement associée ? Au cours des années 1870, Whistler se fait le chantre d’une peinture innovante privilégiant l’harmonie des couleurs au détriment du sujet. De cette période naissent les Nocturnes et les Symphonies qui déroutent le public par leur caractère esquissé dont l’inachèvement pictural est revendiqué. Entre autonomie de l’art, paradigme musical ou analogie avec les poétiques baudelairienne ou mallarméenne, l’œuvre de Whistler permet d’aborder le croisement des arts dans toute sa complexité. Pourquoi, dans la seconde moitié du XIXème siècle, les catégories se confrontent-t-elles aux autres ? Quels sont les enjeux de cette quête d’intégration d’une ou de plusieurs altérités ? Par quels moyens s’effectuent ces dialogues dans les œuvres de Whistler et celles de ses suiveurs ? Quelles synergies unissent Whistler à ses contemporains artistes, écrivains, philosophes ou musiciens ? Ces pistes permettront de déterminer une prosopographie des sociabilités et des cercles artistiques et littéraires fréquentés par l’artiste. Il s’agira également d’identifier une production littéraire qui répond à l’art de Whistler.
Ces axes ne sont ni exhaustifs ni exclusifs, chaque proposition sera examinée avec attention. Le comité scientifique sera sensible à la dimension interdisciplinaire des propositions ainsi qu’à celles qui inscrivent Whistler dans un contexte pan-européen, et/ou international. Les communications donneront lieu à la publication d’actes du colloque.
Notes
[1] O. H. Bacher, With Whistler in Venice, New York, 1909, p. 31.
[2] F. Buhot, « Le whistlérisme et le pissarisme à l’exposition des XXXIII », Le Journal des arts, 13 janvier 1888, p. 1.
Informations pratiques
Les communications en français et en anglais sont les bienvenues et devront respecter le format de 20 minutes. Les propositions de communication, d’une page maximum avec un titre prévisionnel, seront accompagnées d’une brève biographie mentionnant le nom de l’intervenant et son affiliation. Les propositions seront à envoyer par email sous format Word aux adresses suivantes : Anne-Florence Gillard-Estrada af.gillardestrada@gmail.com et Laura Valette valette.laura@gmail.com
Le colloque se tiendra au musée des Beaux-Arts de Rouen les 21 et 22 juin 2024.
Nous encourageons les candidatures d’étudiants dont les recherches se concentrent sur Whistler. Un financement pourra être envisagé pour les doctorants.
Le programme de la conférence proposera également des activités auxiliaires, dont une réception au musée afin de visiter l’exposition.
Calendrier
Date limite de soumission des propositions : 31 janvier 2024.
Date de réponse du comité scientifique aux propositions : 29 février 2024.
Comité d’organisation
- Anne-Florence Gillard-Estrada, PhD, Professeur, Université de Rouen Normandie, ERIAC
- Laura Valette, PhD, docteur en histoire de l’art
- Pierre Wat, PhD, Professeur, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de l’HiCSA
Comité scientifique
- Anne-Pascale Bruneau-Rumsey, Maître de conférences, Université Paris Nanterre, CREA
- Florence Calame-Levert, conservatrice, Musée des Beaux-Arts de Rouen
- Frédéric Cousinié, Professeur, Université de Rouen Normandie, GRHis
- Catherine Delyfer, Professeur, Université Toulouse Jean Jaurès, CAS
- Frances Fowle, Professeur, Conservateur en chef, National Galleries of Scotland
- Anne-Florence Gillard-Estrada, Professeur, Université de Rouen Normandie, ERIAC
- Sarah Gould, Maître de conférences, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HiCSA
- Claire Maingon, Professeur, Université Rouen Normandie, GRHis
- Patricia de Montfort, Senior Lecturer, University of Glasgow
- Thierry Roger, Professeur, Université Rouen Normandie, CÉRÉdI
- Laura Valette, chercheuse, docteur en histoire de l’art
- Pierre Wat, Professeur, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de l’HiCSA
- Claire Willsdon, Professeur, University of Glasgow
Ce colloque bénéficie du soutien du Musée des Beaux-Arts de Rouen, de l’Institut Adam Mickiewicz et des centres de recherche HiCSA (Centre de Recherche Histoire culturelle et sociale de l’art-EA 4100) de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, des centres ERIAC (Équipe de Recherche Interdisciplinaire sur les Aires Culturelles-UR 4705), CÉRÉdI (Centre d’Études et de Recherche Éditer/Interpréter-UR 3229) et GRHis (Groupe de Recherche d’Histoire-UR 3831) de l’Université de Rouen Normandie, ainsi que du CREA (Centre de Recherches Anglophones-UR 370) de l’Université Paris Nanterre.
Indications bibliographiques
- BADEA-PAUN, Gabriel, « Les portraitistes ‘whistlériens’ aux Salons de la Société nationale des Beaux-Arts, 1890-1903, Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art Français, 2009, pp. 300-321.
- BALDRY, Alfred Lys, « James McNeill Whistler. His Art and Influence », The Studio, n°126, vol. 29, septembre 1903, pp. 236-245.
- BUHOT, Félix (pseud. Pointe Sèche), « Le whistlérisme et le pissarisme à l’exposition des XXXIII », Le Journal des arts, 13 janvier 1888, p. 1.
- BROCKINGTON, Grace, Internationalism and the Arts in Britain and Europe at the Fin de Siècle, Oxford, Peter Lang, 2009.
- DAYAN, Peter, Art as Music, Music as Poetry, Poetry as Art, from Whistler to Stravinsky and beyond, Farnham, Ashgate, 2001.
- DE KAY, Charles, « Whistler, the Head of the Impressionists », Art Review, novembre 1886, p. 1.
- ENAUD-LECHIEN, Isabelle, Exposer / s’exposer : Edgar Degas et James McNeill Whistler médiateurs de leur art, Paris, Mare & Martin, 2023.
- FOWLE, Frances, « The butterfly’s disciples », Art History, n°33, 2010, pp. 549-551.
- From realism to symbolism: Whistler and his world, catalogue d’exposition, Wildenstein, New York, 4 mars-3 avril, 1971, Philadelphia Museum of art, 15 avril-23 mai, 1971, New York, Columbia university, 1971
- MACDONALD, Margaret F. (sous la dir.), The woman in white : Joanna Hiffernan and James McNeill Whistler, Londres, Royal Academy of Arts, 23 février-23 mai 2022, Washington, National Gallery of Art, 3 juillet-10 octobre 2022, Washington, National Gallery of Art, Londres, Royal Academy of Art, 2022.
- MACDONALD, Margaret F., MONTFORT, Patricia de, An American in London: Whistler and the Thames, Londres, Dulwich Picture Gallery, 16 octobre 2013-12 janvier 2014, Andover, Addison Gallery of American Art, Philips Academy, 1er février-13 avril 2014, Washington, freer Gallery of Art, Smithsonian Institution, 2 mai-17 août 2014, Londres, Philip Wilson, 2013.
- MACDONALD, Margaret F., PETRI, Grischka, HAUSBERG, Meg, MEACOCK, Joanna, James McNeill Whistler: The Etchings, a catalogue raisonné, University of Glasgow, 2012, version en ligne: http://etchings.arts.gla.ac.uk.
- MACDONALD, Margaret F., PETRI Grischka, James McNeill Whistler : The paintings, a catalogue raisonné, University of Glasgow, 2020, version en ligne: http://whistlerpaintings.gla.ac.uk.
- MALLARMÉ, Stéphane, « Le Ten O-Clock de M. Whistler », La Revue indépendante, Paris, 1888, pp. 203-229.
- MERRILL, Linda, A Pot of Paint : Aesthetics on Trial in Whistler v. Ruskin, Washington & London, Smithsonian Institution Press, 1992.
- RIBEYROL, Charlotte. « Swinburne–Whistler : Correspondance(s) », Études anglaises, vol. 57, no. 1, 2004, pp. 63-78.
- ROBINS, Anna G., A Fragile Modernism: Whistler and his impressionist followers, New Haven, Londres, Yale University Press, Paul Mellon Center, 2007.
- The Correspondence of James McNeill Whistler, 1855-1903, edited by F. MacDonald, Patricia de Montfort, Nigel Thorp, on-line edition, University of Glasgow: http://www.whistler.arts.gla.ac.uk/correspondence
- VALETTE, Laura, Le ‘whistlérisme’, 1878-1914, thèse de doctorat sous la direction de Pierre Wat, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2020.
- WHISTLER, James Abbott McNeill, Whistler versus Ruskin, Art and Art Critics, Londres, Chatto & Windus, 1878.
- WHISTLER, James Abbott McNeill, Mr. Whistler’s Ten O’Clock, Londres, Chatto and Windus, 1888.
- WHISTLER, James Abbott McNeill, The Gentle Art of Making Enemies, Londres, W. Heinemann, 1890.
The Musée des Beaux-Arts in Rouen will host an exhibition entitled “James Abbott McNeill Whistler (1834-1903): The Butterfly Effect” as part of the fifth “Impressionist Normandie” festival which will highlight the artistic phenomenon of Whistlerism. On that occasion, an international colloquium will be coorganised in June 2024 by the University of Rouen Normandie and the University of Paris 1 Panthéon Sorbonne-HICSA.
The forthcoming conference intends to shed new light on Whistlerism, the artistic movement which Whistler originated and headed, by looking back at its formation, its history and its wide-ranging impact on literature, poetry, art criticism and art philosophy.
Whistler’s students and followers adopted the artist’s visual language and helped to spread his work and his artistic theories. All over Europe, artists took up the aesthetic codes Whistler established, and an ever-increasing production of nocturnal landscapes and hieratic portraits bore witness to the widespread admiration for the American painter. The enduring nature and international influence of Whistlerism made it a major artistic phenomenon; it grew out of the trial between Whistler and the critic John Ruskin and offered a new prism for exploring the history of art in the second half of the 19th century and the first quarter of the 20th century. The particularity of this artistic trend is that it emerged during the artist’s lifetime and held sway over international contemporary art between 1878 – the starting point of the myth of the artist, marked by the emergence of various adjectives, such as ‘Whistlerian’ – and the beginnings of the Great War.
The aim of this conference is to review the latest research on Whistlerism – its history, context and historiography –, and to present new perspectives on the subject through a cross-disciplinary approach. We would like to promote new directions in the research on Whistler. To this end, we are seeking contributions from a variety of disciplines, including art history, literature, poetics, aesthetics, cinema studies and visual studies.
We would like to encourage proposals that highlight the following themes:
- Whistlerism in question: mapping Whistler’s impact:
Admiration for Whistler was articulated through the adoption of the aesthetic codes which the painter established, such as the use of a restricted colour palette dominated by dark tones or the emphasis on the flatness of the canvas, seen as an arrangement of lines, shapes and colours for purely aesthetic purposes. A number of artists invoked this new paradigm in order to experiment with the latest pictorial innovations and to legitimise their practices by associating themselves with the American master. Indeed, a new generation of artists saw him as a leader. What was, therefore, at stake in claiming to be Whistlerian? What were the ways in which Whistlerism was appropriated? What was the purpose of Whistlerian exemplarity? What were the links and bridges between Whistlerism, Impressionism, Tonalism, Naturalism and Symbolism? In addition to examining this artistic category, we will be looking at the question of cultural and artistic transfers and the various issues involved, not only in Western Europe in the broadest sense, but also in the United States and Great Britain. We also intend to study the reception of Whistler’s poetics of incompleteness and the way this was transcribed formally or expressed technically through a materiality characterized by a sketchy rendering, or a smooth, thin pictorial matter compared to a “breath on glass”[1]. The Whistlerian revolution also results from the modernity of the pictorial techniques employed. In recent years, the Kelvin Centre for conservation and cultural heritage research at the University of Glasgow has undertaken a material study of Whistler’s works. Taking into account that research, our aim is to study the material history of Whistler’s paintings and those of his followers.
- Whistlerism through the prism of art criticism:
The term whistlerism was coined by art critics. It was first used in France in a humorous context by the French engraver and art critic Félix Buhot to introduce the readers to one of the major inspiring figures of the first exhibition of the XXXIII group at the Galerie Georges Petit in 1888. Georges Petit opposed “pissarisme” (after Pissarro) with “whistlérisme”, which he defined as a “new school of art which, formed in the shadows, suddenly appears, arrayed in battle, strong, experienced, armed from all sides and emerging fully armed from the… palette of James McNeill Whistler.[2]” When it emerged, the term was associated with numerous adjectives, such as Whistlerian and Whistlerist, which flourished in specialised journals from the 1880s onwards. Paradoxically, during his trial against John Ruskin, Whistler challenged the legitimacy of art critics while craving their support, especially in France. Did Whistlerism encourage the creation of a new discourse in art criticism? Was this discourse influenced by the image of Whistler himself as it was conveyed in the press in particular? Was Whistlerism influenced by his exchanges or even broils with his contemporaries, or by current pamphlets, caricatures, adverts or illustrations representing him as a dandy? Is there such a thing as a Whistler myth? What were the links between Whistler and contemporary art critics? Can we speak of an alliance between the pen and the brush? What was the critical reception of Whistler’s work and that of the Whistlerians in Europe, Britain and the United States?
- The dialogue between the arts:
Whistler’s art involves cross-references between painting, literature, poetry, art criticism, music, decoration and architecture. In his protean work, Whistler, who was a painter, engraver, watercolourist, decorator and scenographer, never ceased to build bridges between the arts and various mediums, or between countries (the United States, Britain, France). The Peacock Room, which he created for the art collector Frederick Leyland in 1877, was in line with Wagner’s ideal of the Gesamtkunstwerk – or the total artwork. During the 1870s, Whistler championed an innovative style of painting that favoured colour harmony over subject matter. It was during this period that the Nocturnes and Symphonies were produced, which puzzled the public because of their sketchy character and the emphasis on pictorial incompleteness. Whistler’s work offers a complex approach to interartistic relations, notably through the allusions to the notion of the autonomy of art, to the musical paradigm and to analogies with Baudelairean and Mallarméan poetics. What were the conditions that encouraged such interactions between all these fields in the second half of the 19th century? What is at stake in a project in which a paradoxical otherness is set as a precondition of its own identity? How are these intermedial dialogues established in the works of Whistler and his followers? What are the artistic and philosophical issues at stake in the Gesamtkunstwerk project which for example generally characterizes the Peacock Room? What synergies united Whistler with his contemporary artists, writers and musicians? These interrogations will perhaps help determine a prosopography of the social, artistic and literary circles frequented by the artist. It will also be fruitful to identify a literary production that responded to Whistler’s art.
These themes are neither exhaustive nor exclusive, and each proposal will be examined carefully. The scientific committee will be particularly attentive to the interdisciplinary dimension of the proposals as well as to the latest developments in the research on whistlerism. The papers will be published in the conference proceedings.
Notes
[1] O. H. Bacher, With Whistler in Venice, New York, 1909, p. 31.
[2] F. Buhot, « Le whistlérisme et le pissarisme à l’exposition des XXXIII », Le Journal des arts, 13 janvier 1888, p. 1.
Practical information
We are inviting participants to propose 20-minute presentations in French or English: please submit a one-page abstract with a title and a brief biography with names and affiliation in Word format to Anne-Florence Gillard-Estrada (af.gillardestrada@gmail.com) and Laura Valette (valette.laura@gmail.com).
The venue of the conference will be the Musée des Beaux-Arts in Rouen (Normandy).
We encourage proposals from students whose research focuses on Whistler. Costs may be provided for doctoral students.
The conference programme will also feature other activities, including an evening reception at the museum to visit the exhibition.
Schedule
The deadline to submit proposals is 31 January 2024.
Notification of acceptance by the scientific committee will be sent by February 29 2024.
Organizers
- Anne-Florence Gillard-Estrada PhD, Professor, Université de Rouen Normandie, ERIAC
- Laura Valette PhD, PhD in Art history
- Pierre Wat, PhD, Professor, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de l’Hicsa
Scientific committee
- Anne-Pascale Bruneau-Rumsey, Senior Lecturer, Université Paris Nanterrre, CREA
- Florence Calame-Levert, Curator of the musée des Beaux-Arts de Rouen
- Frédéric Cousiné, Professor, Université Rouen Normandie, GRHis
- Catherine Delyfer, Professor, Université Toulouse Jean Jaures, CAS
- Frances Fowle, Chief curator, National Galleries of Scotland
- Anne-Florence Gillard-Estrada, Professor, Université Rouen Normandie, ERIAC
- Sarah Gould, Maître de conférences, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HiCSA
- Claire Maingon, Senior Lecturer, Université Rouen Normandie, GrHis
- Sarah Gould, Senior Lecturer, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HiCSA
- Patricia de Montfort, Senior Lecturer, University of Glasgow
- Thierry Roger, Senior Lecturer, Université Rouen Normandie, CÉRÉdI
- Laura Valette, Researcher, Doctor in Art History
- Pierre Wat, Professor, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HiCSA
- Claire Willsdon, Professor, University of Glasgow
This conference is in partnership with the Musée des Beaux-Arts of Rouen, the Institut Adam Mickiewicz and the HiCSA (Centre de Recherche Histoire culturelle et sociale de l’art-EA 4100), the research center of the Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, the research centers ERIAC (Équipe de Recherche Interdisciplinaire sur les Aires Culturelles-UR 4705), CÉRÉdI (Centre d’Études et de Recherche Éditer/Interpréter-UR 3229) and GRHis (Groupe de Recherche d’Histoire-UR 3831) of the University of Rouen Normandie, as well as of the CREA (Centre de Recherches Anglophones-UR 370) of the University of Paris Nanterre.
Bibliography
- BADEA-PAUN, Gabriel, “Les portraitistes ‘whistlériens’ aux Salons de la Société nationale des Beaux-Arts, 1890-1903”, Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art Français, 2009, pp. 300-321.
- BALDRY, Alfred Lys, “James McNeill Whistler. His Art and Influence”, The Studio, n°126, vol. 29, September 1903, pp. 236-245.
- BUHOT, Félix (pseud. Pointe Sèche), “Le whistlérisme et le pissarisme à l’exposition des XXXIII”, Le Journal des arts, 13 January 1888, p. 1.
- BROCKINGTON, Grace, Internationalism and the Arts in Britain and Europe at the Fin de Siècle, Oxford, Peter Lang, 2009.
- DAYAN, Peter, Art as Music, Music as Poetry, Poetry as Art, from Whistler to Stravinsky and beyond, Farnham, Ashgate, 2001.
- DE KAY, Charles, “Whistler, the Head of the Impressionists”, Art Review, November 1886, p. 1.
- ENAUD-LECHIEN, Isabelle, Exposer / s’exposer : Edgar Degas et James McNeill Whistler médiateurs de leur art, Paris, Mare & Martin, 2023.
- FOWLE, Frances, “The butterfly’s disciples”, Art History, n°33, 2010, pp. 549-551.
- From realism to symbolism: Whistler and his world, exhibition catalogue, Wildenstein, New York, 4 March-3 April, 1971, Philadelphia Museum of art, 15 April-23 May, 1971, New York, Columbia university, 1971.
- MACDONALD, Margaret F. (sous la dir.), The woman in white: Joanna Hiffernan and James McNeill Whistler, London, Royal Academy of Arts, 23 February-23 May 2022, Washington, National Gallery of Art, 3 July 10 October 2022, Washington, National Gallery of Art, Londres, Royal Academy of Art, 2022.
- MACDONALD, Margaret F., MONTFORT, Patricia de, An American in London: Whistler and the Thames, London, Dulwich Picture Gallery, 16 October 2013-12 January 2014, Andover, Addison Gallery of American Art, Philips Academy, 1 February-13 April 2014, Washington, Freer Gallery of Art, Smithsonian Institution, 2 May-17 August 2014, London, Philip Wilson, 2013.
- MACDONALD, Margaret F., PETRI, Grischka, James McNeill Whistler: The paintings, a catalogue raisonné, University of Glasgow, 2020, online: http://whistlerpaintings.gla.ac.uk.
- MALLARMÉ, Stéphane, “Le Ten O-Clock de M. Whistler”, La Revue indépendante, Paris, 1888, pp. 203-229.
- MERRILL, Linda, A Pot of Paint: Aesthetics on Trial in Whistler v. Ruskin, Washington & London, Smithsonian Institution Press, 1992.
- RIBEYROL, Charlotte. “Swinburne-Whistler: Correspondance(s)”, Études anglaises, vol. 57, no. 1, 2004, pp. 63-78.
- ROBINS, Anna G., A Fragile Modernism: Whistler and his impressionist followers, New Haven; London, Yale University press, Paul Mellon Center, 2007.
- The Correspondence of James McNeill Whistler, 1855-1903, edited by F. MacDonald, Patricia de Montfort, Nigel Thorp, on-line edition, University of Glasgow: http://www.whistler.arts.gla.ac.uk/correspondence
- VALETTE, Laura, Le ‘whistlérisme’, 1878-1914, thèse de doctorat sous la direction de Pierre Wat, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2020.
- WHISTLER, James Abbott McNeill, Whistler versus Ruskin, Art and Art Critics, London, Chatto & Windus, 1878.
- WHISTLER, James Abbott McNeill, Mr. Whistler’s Ten O’Clock, London, Chatto and Windus, 1888.
- WHISTLER, James Abbott McNeill, The Gentle Art of Making Enemies, London, W. Heinemann, 1890.