Soutenance de thèse
Horaire : 14 h
Lieu : Maison de l'université
Florence Pignarre
« La place du réel dans l’incarnation imaginaire de l’acteur de théâtre. Approches phénoménologiques du jeu d’acteur chez Husserl, Sartre et Merleau-Ponty »
Jury :
M. Renaud BARBARAS (univ. de Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
Mme Natalie DEPRAZ (univ. de Rouen ; directrice des recherches)
M. François NOUDELMANN (univ. Paris 8 Vincennes-Saint Denis)
Mme Carole TALON-HUGON (univ. de Nice Sophia Antipolis)
M. Jean-Jacques WÜNENBURGER (université de Lyon 3 Jean Moulin)
Résumé de la thèse : En prenant appui sur différents textes de Edmund Husserl, de Jean-Paul Sartre et de Maurice Merleau-Ponty consacrés au jeu d’acteur, ce travail se propose de mettre en évidence le fait que ce dernier peut être compris comme une incarnation imaginaire : l’acteur y crée une image – l’image du rôle – au moyen de son corps. Dans cette perspective, l’expression d’ « incarnation imaginaire » désigne l’acte par lequel le corps se fait image, s’ « irréalise » dans un rôle. La chair du rôle, à la fois irréelle car chair d’une image mais cependant « réelle » en ce qu’elle ne peut apparaître qu’à travers un certain usage effectif et moteur de la corporéité de l’acteur, peut être pensée comme un « mixte » de fiction et de réalité. Par ailleurs, la phénoménologie husserlienne, puis la psychologie phénoménologique sartrienne, distinguent le réel et l’imaginaire à partir des consciences perceptive et imageante. S’interroger sur la place du réel dans l’incarnation imaginaire de l’acteur, implique de penser son exercice à partir d’un acte d’imagination qui prenne appui sur le réel perçu pour mener son objet à apparition. C’est ce que Edmund Husserl propose de penser à travers le concept de Phantasia perceptive, ce que la perspective merleau-pontienne envisage en présentant l’ « irréalisation » de l’acteur comme une manière pour le corps d’engager un rapport dynamique avec le perçu. Ce travail présente successivement les descriptions phénoménologiques du jeu d’acteur proposées par ces trois auteurs en les resituant par rapport au cadre philosophique à partir duquel elles s’exercent et en présentant le rôle et la place qu’elles accordent à l’imagination, au corps et au réel perçu dans cette expérience. Les travaux issus de la pensée du théâtre permettent d’approfondir certaines descriptions proposées par nos trois auteurs.