Le Flaubert de Nabokov : interprétation, continuité et originalité
Horaire : 14h00-18h00
Lieu : IRIHS | Salle 2 | Mont-Saint-Aignan
Soutenance de thèse de M. Léopold Reigner
« Le Flaubert de Nabokov : interprétation, continuité et originalité »
Jury :
- Madame Yannicke CHUPIN (Université de Cergy-Pontoise)
- Madame Florence GODEAU (Université Jean Moulin Lyon 3)
- Monsieur Yvan LECLERC (Université de Rouen Normandie, co-directeur de thèse)
- Madame Monica MANOLESCU (Université de Strasbourg),
- Madame Isabelle POULIN (Université Bordeaux Montaigne)
- Madame Anne-Laure TISSUT (Université de Rouen Normandie, directrice de thèse)
Résumé : « L’influence est une chose sombre et peu claire » disait Vladimir Nabokov en 1930, réfutant avoir été profondément influencé par ses prédécesseurs. Pourtant, comme il le soulignait lui-même, cet auteur russe francophone avait lu les œuvres complètes de Flaubert en français avant l’âge de 14 ans et considérait Madame Bovary comme le roman le plus « brillant de la littérature européenne ». Cette étude se propose d’examiner ce lien à travers une nouvelle définition de l’influence, s’appuyant sur les théories d’Harold Bloom et de Derek Attridge, mais centrée sur l’individualité des auteurs, considérée comme le moteur du processus d’influence, processus caractérisé à la fois par l’exploration des idées du précurseur et la déviation de celles-ci. L’analyse de la conception nabokovienne de l’œuvre de Flaubert permettra de mettre au jour le retentissement qu’a pu avoir cette lecture sur l’œuvre de Nabokov. En effet, si le style de Nabokov est unique et original, son admiration pour le rythme et la sonorité de l’écriture flaubertienne dévoilée dans le cours de Nabokov sur Madame Bovaryinvite à s’interroger sur la façon dont son interprétation individuelle du style flaubertien se retrouve dans certains aspects de la propre écriture de Nabokov. Également, cet examen parallèle fournira un éclairage nouveau sur les œuvres des deux auteurs, et sur leur vision de la littérature, apparemment lié dans refus de l’incidence sociale et une adhésion à un purisme esthétique complexe, liant la beauté et la vérité. Enfin, cette analyse donnera lieu à une recherche de deux définitions du « style », chez deux auteurs fascinés par l’exactitude et la quête de la précision verbale.