(Trans)mission : l’écriture entre acte et impact

Date : 16 novembre 2017
Horaire : 09h30-18h00
Lieu : Maison de l'Université | Salle de conférences | Mont-Saint-Aignan

Journée d’étude, organisée par les doctorants de l’ERIAC-EA 4705, sous la direction de Mélissa Richard, Léopold Reigner, Hélène Tessier

L’objectif de l’acte d’écriture constitue pour le critique une problématique incontournable. En effet, le désir d’écrire, comme l’appelait Gustave Flaubert, qui sous-entend que l’écrivain est en proie à une idée fixe, ne constitue qu’une explication imparfaite de ce passage à l’acte, et de ses ambitions. Le geste créateur est aussi problématique que la réception de l’œuvre elle-même, voire davantage. Car si l’objectif premier d’une œuvre littéraire semble bien a priori d’être lue, la transmission implique nécessairement transformation et déviation.

Toute lecture est nécessairement partielle ou fragmentaire : manquant à saisir tous les aspects de l’œuvre, a fortiori, elle ne perçoit pas forcément les influences subies par l’auteur. La liberté interprétative engendrée par le décalage entre l’acte d’écriture et la réception de l’oeuvre par le lecteur, témoignage des possibilités multiples d’interprétation du langage écrit, pose la question des objectifs fixés par l’auteur.

En amont, l’auteur, lui aussi lecteur, a intériorisé des idées, des formes et des concepts transmis par la lecture ou le rapport à d’autres médias, et là aussi, ce phénomène d’assimilation implique une déviation. L’étude de la (trans)mission permet donc d’envisager la création en devenir, l’écrivain se trouvant toujours à la jonction de deux grands moments : entre les influences subies par son oeuvre et les lectures interprétatives que cette dernière engendre. Ainsi se propose-t-on d’examiner l’impact de la lecture-écriture, à travers l’analyse d’auteurs de langues et d’époques différentes, et selon deux axes de réflexion : les circonstances du passage à l’acte d’écriture, d’une part, et, de l’autre, les effets du texte sur le lecteur, y compris le lecteur qu’est l’écrivain. On espère du regroupement d’analyses des modalités de la transmission dans des oeuvres de langues et d’époques diverses qu’il permettra d’esquisser une typologie commentée des formes de (trans)mission littéraire.

PROGRAMME

09h30Présentation

10h00 – Myron SERRA, « Un usage stoïcien de l’écriture dans les Lettres à Lucilius »

10h30 – Jean-Baptiste PETIT, « Des paroles et un livre : de la transmission du savoir au Livre du Graal dans le Merlin en prose » (titre soumis à modification)

11h00 – Alexandra TESSIER, « Lyrisme amoureux des troubadours et pétrarquien : écriture du désir et désir de l’écriture »

11h30Pause

11h45 – Hélène TESSIER, « Devenir poète ou le passage du vouloir-écrire au pouvoir écrire dans l’œuvre en prose de Novalis : transmission et résurgence du sacrifice dans la création littéraire. »

12h15 – Léopold REIGNER, « Transmission et influence : Gustave Flaubert et Vladimir Nabokov »

12h45Repas

14h30 – Margaux MORIN, « Préserver l’énigme de l’autre : les vertus d’un malentendu staëlien »

15h00 – Mélissa RICHARD, « Ambigüité et message satirique : Les Voyages de Gulliver, A Tale of A Tub »

15h30 – Constance FAURE, « Ambigüité et message satirique dans La Modeste Proposition de Jonathan Swift. »

16h00Pause

16h15 – Florian BEAUVALLET, « Le passé est imprévisible »

16h45 – Maria HERNANDEZ GOMEZ, « Le Silence de la mer ou comment lire la résistance par l’écriture »

17h15 – Sarah BOULET, « Transmission et nouveaux médias : l’effacement de la frontière entre lecteur et créateur dans le roman électronique Patchwork Girl de Shelley Jackson »

17h45-18h00 – Clôture