« The World Is Quiet Here » : la Figure de l’enfant déraciné dans A Series of Unfortunate Events (1999-2006) de Lemony Snicket

Date : 4 décembre 2024
Horaire : 14h00-18h00
Lieu : IRIHS | Salle de réunion | Mont-Saint-Aignan

Soutenance de thèse de Mme Caroline Starzecki

« “The World Is Quiet Here” : la Figure de l’enfant déraciné dans A Series of Unfortunate Events (1999-2006) de Lemony Snicket »

Jury :

  • Mme Clémentine BEAUVAIS (Université d’York, Angleterre ; rapportrice)
  • Mme Yannick BELLENGER-MORVAN (Université de Reims-Champagne-Ardenne ; examinatrice)
  • Mme Anne BESSON (Université d’Artois ; rapportrice)
  • Mme Virginie DOUGLAS (Université Le Havre Normandie ; directrice)
  • Mme Armelle PAREY (Université de Caen Normandie ; présidente du jury)
  • Mme Rose-May PHAM DINH (Sorbonne Paris Nord ; examinatrice)

Résumé : Ce travail étudie, par le biais de la notion de déracinement, l’ensemble littéraire A Series of Unfortunate Events (Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, 1999-2006) de l’écrivain américain Daniel Handler, plus connu sous le nom de plume de Lemony Snicket. Dans son sens propre, le déracinement désigne le caractère contraint du déplacement d’un individu loin de son foyer. Même si cet exil est souvent lié aux récits de migration et de guerre, il est également utilisé dans toute œuvre de jeunesse qui aborde la dépossession physique et psychologique pour métaphoriser le passage de l’enfance à l’adolescence, voire l’âge adulte. Notre étude explore les causes et les conséquences tant pernicieuses que libératrices de cette notion protéiforme dont font l’expérience les trois protagonistes, Violet, Klaus et Sunny Baudelaire. L’arrachage au noyau familial, ainsi que les placements répétés en familles d’accueil, témoignent de l’incapacité des individus et de la société génératrice de violences systémiques à gérer le traumatisme d’orphelin·e·s. Cette expérience aliénante est toutefois reconfigurée à mesure que l’œuvre devient un cycle, que les protagonistes entament leur (en)quête éclaircissant leur histoire paternelle et personnelle, et que la question de la moralité est abordée. Déployée à l’échelle de l’œuvre entière, la notion peut être considérée comme un rhizome, au sens infini et dédaléen. Ainsi, la métaphore du déracinement est celle de la transition, difficile mais inévitable. L’analyse de la figure de l’enfant déraciné repose sur les expériences des trois personnages et sur la construction du lectorat, sans cesse déstabilisées par l’auteur-narrateur postmoderne Le jeune lectorat évolue avec les Baudelaire afin de (re)créer des liens et des racines, tant textuels que réels, et à (re)prendre sa place dans le monde.