Le retour à la philosophie de la Renaissance à Descartes. Descartes en Corée du Sud – la fin du Sonderweg
Horaire : 15h45-17h45
Lieu : UFR LSH | Bât. 3 | Salle A509 | Mont-Saint-Aignan & Visioconférence
Le séminaire de recherches doctorales et post-doctorales « Philosophie et pensée critique« , dirigé par Emmanuel Faye, accueillera pour sa conférence inaugurale le professeur Jaehoon Lee (Université nationale de Changwon, Corée du Sud).
Résumé — Aujourd’hui, les problèmes des maladies infectieuses, de l’environnement, de l’énergie, du changement climatique nécessitent une solution globale. Ces problèmes ne concernent ni une ethnie, ni une race, ni une classe. C’est une question générale concernant tous les êtres humains. La guerre de la Russie contre l’Ukraine révèle bien le danger de la voie spécifique et du particularisme culturel. La présente situation internationale exige donc de nous que nous repensions l’universalité de l’homme et rejetions l’idée de la voie spécifique (Sonderweg).
Les critiques de la modernité et de la rationalité par les postmodernes vont de pair avec celles de l’humanité ou de l’universalité humaine. Descartes est la cible principale de ces critiques. En Corée du Sud, les postmodernistes et certains chercheurs en philosophie orientale s’accordent en ce qu’ils rejettent l’universalité de l’homme et considèrent Descartes comme le symbole de la modernité et de l’eurocentrisme à dépasser. Face à cela, je propose de faire retour à la situation philosophique de la Renaissance – Montaigne et Charron surtout – à Descartes, pour repenser la véritable universalité qui n’est ni dominatrice, ni conceptuelle, ni ontologique, ni déterminée par telle ou telle culture.
Je montrerai aussi que l’idée de la voie spécifique présuppose le « monde-centrisme ». En effet, cette idée, en particulier celle de Heidegger, part de la question : « qui est authentiquement au monde ? » Au contraire, Montaigne, Charron et Descartes ont développé une philosophie selon laquelle l’homme et notre monde ne sont qu’une partie de l’univers indéfini ou infini et où ni le monde, ni l’homme, ne peuvent être le critère absolu de la vérité.
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