Anti-Catholicism in the British Isles in the 16th-21st Centuries
Horaire : 09h00-16h45
Lieu : Maison de l'Université | Salle divisible nord | Mont-Saint-Aignan
Ces journées d’étude sont organisées par Claire Gheeraert-Graffeuille (ERIAC) et Géraldine Vaughan (GRHis, IUF).
ARGUMENTAIRE | ARGUMENT
En septembre 2010, lors de la visite officielle du pape Benoît XVI au Royaume-Uni, une association « Résistons au Pape », qui rassemblait des humanistes, des athées et des groupes anticléricaux, organisa plusieurs manifestations pour protester contre la visite pontificale. À Édimbourg, capitale écossaise, le célèbre pasteur nord-irlandais Ian Paisley distribua avec ses partisans des pamphlets qui dénonçaient la visite de l’« Antéchrist » et rappelaient les différents scandales qui avaient récemment éclaboussé l’Église de Rome.
Dans son ouvrage Britons. Forging the Nation 1707-1832, paru en 1992, l’historienne britannique Linda Colley a démontré le lien fondamental entre identité britannique et protestantisme depuis l’époque moderne. En effet, la question confessionnelle au Royaume-Uni dépasse largement le cadre religieux strict. Depuis la Réforme, le protestantisme, et, partant, l’anticatholicisme, ont joué un rôle central dans l’invention de la Grande-Bretagne. Car ce dernier ne peut se résumer à une opposition théologique contre le catholicisme mais incarne plutôt une contestation qui embrasse divers domaines sociaux et culturels. Une rapide typologie des formes que revêt l’anticatholicisme depuis le XVIe siècle permet de distinguer plusieurs plans. Il existe, tout particulièrement depuis le XVIIe siècle, un anticatholicisme de type étatique qui pénalise politiquement, économiquement et socialement les papistes – c’est le cas des Penal Laws du XVIIIe siècle et des lois qui excluent les catholiques du droit de suffrage et de la représentation politique. À cela s’ajoute un anticatholicisme populaire qui se manifeste pendant les célébrations de Guy Fawkes Day et par la formation de sociétés ultra-protestantes diverses. Ce type d’anticatholicisme va de pair avec un anticatholicisme « socio-culturel » diffus qui véhicule l’image de la religion romaine comme porteuse de principes contre-nature (le célibat des prêtres par exemple) et qui maintiendrait les ouailles dans l’ignorance (tyrannie du clergé). L’adhésion de la majorité des sujets britanniques protestants à ce rejet du catholicisme (en témoignent le succès et les nombreuses rééditions du martyrologe protestant de John Foxe) apparaît comme un facteur de cohésion puissant pour une Britishness commune.
Comme l’a écrit l’historienne Yvonne Werner en 2013, « le démantèlement progressif de la législation sur la conformité religieuse obligatoire a conduit à la politisation des questions religieuses ». En conséquence, depuis le milieu du XIXe siècle, on observe au Royaume-Uni l’émergence de sociétés ultra-protestantes qui n’ont eu de cesse de réaffirmer l’importance des principes de la Réforme comme fondement de l’identité britannique. Après la Seconde Guerre mondiale et la sécularisation accélérée de la société britannique, ce sont des groupes militants d’athées et « d’humanistes » qui ont inventé de nouvelles formes d’anticatholicisme.
La première journée d’études qui s’est tenue à Rouen en juin 2017 a permis de mettre en évidence divers types d’anticatholicisme dans les discours, l’iconographie, mais aussi dans les pratiques sociales et culturelles. Il est apparu que jusqu’au début du XIXe siècle beaucoup de catholiques britanniques font l’expérience de la persécution et développent des stratégies de résistance qu’ils soient ou non contraints à l’exil. Le colloque de 2018 se propose de poursuivre l’enquête entamée en 2017 : on pourra s’intéresser à l’anticatholicisme dans sa dimension vécue, mais aussi aux discours et aux attitudes variés qui se développent à l’encontre des catholiques depuis la Réforme.
In September 2010, when Pope Benedict XVI came on an official State visit to Britain, the ‘Protest the Pope’ umbrella group, bringing together humanist, atheist and secular groups prepared several actions and demonstrations against the papal tour. In Edinburgh, Rev. Ian Paisley and his ultra-Protestant supporters objected against the venue of the ‘antichrist’ and distributed pamphlets listing ‘recent scandals’ with the Roman Catholic Church.
In her ground-breaking analysis of the formation of British modern identity (1992), Linda Colley demonstrated how Protestantism had ‘invented’ Great Britain and how the anti-Catholic component of a British (Protestant) identity was more than a simple theological or denominational issue. In fact, anti-Catholicism was also manifest in the political, social and cultural spheres. Since the Reformation, different types of anti-Catholicism had co-existed. Firstly, the official, legal and political form of anti-Catholicism, embodied in the Penal Laws (seventeenth century) which barred Catholics from political representation and penalised them on an economic and social level. Secondly, popular manifestations of anti-Catholicism could be found in the creation of militant Protestant societies and public demonstrations such as the celebrations of Guy Fawkes Day. These displays of anti-Catholicism went together with a third type, which lay in the social and cultural stereotyping of Catholics. They were represented as morally suspicious (e.g. the celibacy of priests), generally ignorant and uneducated, and easily manipulated by a tyrannical priesthood.
In the nineteenth century, religious tolerance towards Catholicism seemed to develop after Ireland’s entering the Union (1801) and the passing of the Roman Catholic Relief Act in 1829. Once the Catholics had been politically emancipated, a new era of acceptance ostensibly opened. Yet if tensions did resurface in the early 1850s with the restoration of the Catholic hierarchy in England, they were not encouraged by official authorities. As Yvonne Werner wrote in 2013, ‘the gradual dismantling of the legislation on compulsory religious adherence led to the politicisation of religious issues’. Consequently, new ultra-Protestant societies emerged across Britain to uphold the principles of the Reformation and keep a check on the ‘invasion’ of Britain by the papacy and its supporters. A fair number of these associations were quite vociferous up until the outbreak of World War II. In the later part of the twentieth century, increasing secularization led to new forms of Anti-Catholicism – as seen with 2010 Papal visit quoted earlier, and in more recent years, it would seem that the hard-core of the anti-Catholic movement (in Britain rather than in Northern Ireland) has certainly been emanating from humanist and secularist circles.
Our first symposium organized at Rouen University in June 2017 highlighted the variety of types of anti-Catholicism which surfaced in discourses, iconography, and in social and cultural practices. It revealed the persecution many British Roman Catholics underwent up until the early nineteenth century and exposed some resistance strategies they had to develop whether at home or in exile. The 2018 conference will pursue explorations in “lived religion” experiences and examine the development of discourses and attitudes against Roman Catholics since the Reformation.
PROGRAMME
Jeudi 21 juin 2018
09h00 – Accueil des participants
09h30-09h45 – Introduction de Miguel Olmos, professeur et directeur de l’ERIAC.
Anti-Catholicism: Actors and Debates (Chair: Laurence Lux-Sterritt)
09h45-10h15 – Claire Gheeraert-Graffeuille (MCF, Université de Rouen Normandie), “The Great Contest between the Papist and Protestant”: Anti-Catholicism in Lucy Hutchinson’s Memoirs of the Life of Colonel Hutchinson (c.1670)”
10h15-10h45 – Cyril Selzner (MCF, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne), “The Changing Faces of Mr Hyde: the Evolution of Clarendon’s Anti-Catholicism”
10h45-11h00 – Discussion
11h00-11h15 – Pause
11h15-11h45 – Claire Boulard-Jouslin (MCF, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle), “Anti-Catholicism in Addison’s writings”
11h45-12h00 – Discussion
12h-12h45 – Keynote Professor Emeritus Sir Tom Devine (Kt OBE DLitt FSA Scot FRHistS HonMRIA FRSE FBA, Université d’Edimbourg) – Chair: Geraldine Vaughan, “The Rise and Fall (?) of Anti-Catholicism in Scotland since 1918”
Déjeuner à la Maison de l’Université
Anti-Catholicism in Visual and Material Culture (Chair: Martin Mitchell)
14h30-15h00 – Anne-Marie Miller Blaise (MCF HDR, IUF/Université de la Sorbonne Nouvelle Paris 3), “Devotion or Dark Magic? Catholics and their Objects in Early Modern England”
15h-15h30 – Gareth Atkins(MCF/Lecturer, Université de Cambridge), “‘So Great a Cloud of Witnesses’: Anti-Catholicism in19th-Century Stained glass”
15h30-15h45 – Discussion
15h15-16h – Pause
16h-16h45 – Keynote Professor Alexandra Walsham (FBA, FAHA, Trinity College, Université de Cambridge) – Chair: Claire Gheereart, “Hating Popery at home: The Material Culture of Anti-Catholicism in Early Modern England”
Dîner au restaurant
Vendredi 22 juin 2018
Polemics and Satire (Chair: Prof. Alexandra Walsham)
09h00-9h30 – Laurence Lux-Sterrit (MCF HDR, Aix-Marseille Université), “The Scandalous Nun: Anti-Catholic Representations of English Nuns in Exile in the Seventeenth Century”
09h30-10h00 – Sandrine Parageau (MCF, IUF/Université de Paris Nanterre), “‘They really record themselves in the catalogue of Scriptures Fools’: Reviling Catholic Ignorance in Early Modern England”
10h00-10h15 – Discussion
10h15-10h30 – Pause
10h30-11h00 – Marc Martinez (Professeur, Université de Rouen), “Papal Tyranny on the Stage: The Jacobite Rising of 1745 and the London Theatres”
11h00-11h15 – Discussion
11h15-12h00 – Keynote Professor John Wolffe (Associate Dean Research Scholarship & Enterprise, The Open University) – Chair: John Mullen, “Resurrecting the Martyrs: Anti-Catholicism and Anti-Protestantism in the 20thcentury”
Déjeuner à la Maison de l’Université