Les capitales européennes et la culture depuis 1945 : Berlin, Londres, Madrid, Paris
Colloque international et pluridisciplinaire, 6 et 7 juin 2019, Sciences Po Bordeaux (amphithéâtre Simone Veil), sous la direction de Françoise Taliano-des Garets, professeure d’Histoire contemporaine, Sciences Po Bordeaux, CHS Mondes contemporains, Paris 1, Panthéon Sorbonne.
Ce colloque d’histoire culturelle ambitionne de faire émerger les principaux résultats d’une recherche collective qui s’est déroulée dans le cadre d’un programme de recherche triennal centré sur les villes de Berlin, Londres, Madrid et Paris depuis 1945. Territoires de flux, de réception et d’influence, les capitales européennes depuis 1945 se caractérisent par une ouverture culturelle de plus en plus large à l’Europe et à la mondialisation, trait commun qui transgresse leurs différences politico-administratives. C’est autour de la dynamique spatio-temporelle que nous avons donc choisi d’organiser ces deux journées d’histoire culturelle urbaine. La démarche se veut pluridisciplinaire et nous souhaitons pouvoir rassembler des historiens de spécialités diverses, des historiens de l’art, des anthropologues, géographes, sociologues, politistes… La dynamique spatio-temporelle de ces quatre villes sera étudiée de façon comparative à partir de trois thématiques principales : les transferts, les espaces, le rayonnement culturels.
1. Capitales et transferts culturels
On examinera en premier lieu comment les transferts se sont opérés, à quels rythmes, par quels vecteurs, avec quelle intensité. Les communicants pourront, en procédant de préférence à des comparaisons de villes, étudier les secteurs culturels de leur choix. Il s’agira de montrer comment les influences extérieures ont investi les quatre villes et comment la greffe a pris. Cette analyse, du point de vue de la réception des influences, permettra de mesurer le degré de perméabilité de chacune des capitales et ce qui le conditionne. La réception de la culture de masse – la circulation étant plus ou moins aisée suivant les types de régimes politiques (Madrid sous Franco, Berlin de la Guerre froide) – pourra être abordée autant que celle des cultures minoritaires et des contre-cultures. La diversité des cultures et des genres constituera un champ d’exploration indispensable sous l’angle des processus de contestation/institutionnalisation. La réflexion pourra se focaliser sur les femmes et les hommes, les générations, les groupes sociaux qui ont porté le changement tout en se concentrant sur les circulations et les réseaux.
2. Capitales et espaces culturels
Les capitales présentent des espaces dédiés à la culture dont la localisation a pu évoluer au gré des bouleversements politiques, des politiques culturelles et urbaines ou encore des flux migratoires. Un repérage des lieux durables ou éphémères, officiels ou de l’underground (friches artistiques), des quartiers les plus représentatifs donnera matière à l’élaboration d’une cartographie. La mise en évidence des rythmes et des facteurs d’évolution de la géographie culturelle nous paraît dans, un premier temps, essentielle. La notion de territorialité, relation entre le territoire et les habitants dans le domaine culturel pourra être étudiée. Dans un second temps, nous souhaitons approfondir la relation spécifique entre politiques de restructuration urbaine et culture sous l’angle des concordances et/ou discordances dans les temporalités, les choix architecturaux et urbanistiques, les
processus de revitalisation et leurs effets sociaux (gentrification). Les études de cas par quartiers sont les bienvenues.
3. Le rayonnement culturel des capitales
La notion de rayonnement, à savoir l’influence culturelle exercée par ces villes sur leur environnement proche et lointain, correspond à une troisième dynamique qui détermine l’existence ou non d’une « ville-monde » au sens de l’économiste Saskia Sassen. Le rayonnement est à la fois matériel et symbolique ce qui nous conduira sur le terrain des représentations. Ces villes au sommet de la hiérarchie urbaine concentrent grandes institutions culturelles nationales, richesse patrimoniale, financements étatiques, centres de formation, sièges sociaux des industries culturelles etc. Tout cela alimente leur rayonnement culturel qui pourra s’analyser de manière diachronique du local à l’international à partir de secteurs laissés au choix des communicants : spectacle vivant, arts plastiques et appliqués, industries culturelles… Sur le plan symbolique, le rayonnement des capitales s’appuie sur des représentations héritées mais aussi renouvelées qui seront examinées à travers un choix si possible varié de productions artistiques et littéraires. Enfin, ces représentations semblent susciter, dans le contexte de concurrence urbaine qui caractérise la Guerre froide et surtout l’ouverture européenne et mondiale, un volontarisme politique prononcé. Ainsi une histoire de l’événementiel (fêtes et festivals, expositions, foires d’art contemporain, fashion week, marathons, jeux olympiques…) devrait révéler comment l’intérêt du politique s’est focalisé sur l’optimisation du rayonnement culturel par un jeu de mimétisme et/ou de différenciation donnant lieu à des stratégies de marketing urbain.
Les propositions de communications d’une page maximum accompagnées d’un bref CV et d’une liste des publications, devront être envoyées aux adresses suivantes : f.taliano@sciencespobordeaux.fr et s.machado@sciencespobordeaux.fr, avant le 30 mars 2019.
Langues : Français et anglais
Partenariat : Sciences Po Bordeaux, CHS Mondes contemporains Paris 1, ICEE Paris 3, Région Nouvelle Aquitaine, Comité d’Histoire du Ministère de la Culture, ville de Bordeaux, FRAC Nouvelle Aquitaine, Office artistique de la région Nouvelle Aquitaine.
Comité scientifique :
- Jeremy Ahearne
- Olivier Bessy
- Hubert Bonin
- Agnès Callu
- Valeria Camporesi
- Philippe Chassaigne
- Tristan Coignard
- Pascale Goetschel
- Laurent Martin
- Carmen Navarro
- Pascal Ory
- Juan Arturo Rubio Arostegui
- Françoise Taliano-des Garets
- Matthieu Trouvé
- Julie Verlaine
- Jonathan Vickery
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