What counts as realis?
Auteure : Debra ZIEGELER
Résumé
Un point de vue sémantique sur l’irréalis à travers les langues permet de le définir comme l’encodage linguistique de la potentialité. Cette définition plutôt large peut comprendre un nombre important des catégories de la modalité qui ont proliféré dans les champs de recherche au cours des dernières années, car elle n’exclut pas les catégories de l’irréalis ou du réalis hors des propositions verbales. De plus, ce point de vue inclut le concept de l’existence des référents nominaux, aussi bien que la réalité des évènements, dans une description globale de l’irréalis.
Ce chapitre interroge l’expression de la référence indéfinie des noms : est-elle pertinente dans le cadre d’une définition de l’irréalis comme un moyen linguistique de marquer la potentialité de l’existence ? La grammaticalisation de l’indéfini est définie par l’absence d’identification référentielle, mais elle est aussi principalement liée à l’expression du comptable (du dénombrable), comme on peut l’observer dans plusieurs variétés en contact de l’anglais qui ne marquent pas la comptabilité chez les noms non-référentiels. Ainsi, cela permet une définition plus globale de l’irréalis, basée sur une gamme de catégories grammaticales plus extensive à travers les langues.
Abstract
A semantic view of the definition of irrealis, crosslinguistically, may regard it as the linguistic encoding of potentiality. This broader definition is particularly useful for accommodating the vast number of modal categories that have proliferated the research field in recent years, since it places no restriction on whether the category of irrealis (versus realis) must be applied rigidly to verbal propositions alone. In addition, it accommodates the concept of existence of nominal referents, as well as fact, within a description of irrealis. The present chapter questions whether the expression of nominal indefiniteness is relevant to a definition of irrealis as a linguistic device marking potentiality of existence. The grammaticalization of indefiniteness is defined by the absence of reference identification, but also interacts principally with the expression of number, as shown in many contact varieties of English that do not mark number on non-referential noun phrases. This may permit a more inclusive definition of irrealis based on a broader range of grammatical categories across languages.
L’auteure
Debra Ziegeler has been studying the topic of irrealis and modality since her PhD (1997, Monash University) and related topics, including negation, proximative aspect and the aspect-modality interface; see Interfaces with English Aspect (2006, Benjamins), “On the empty O-corner of the Aristotelian Square: a view from Singapore English.” Journal of Pragmatics 115: 1-20 (2017), Intersubjectivity and the diachronic development of counterfactual almost. Journal of Historical Pragmatics 17, 1: 1-25 (2016). Recently, she has also been exploring different theories of the contact grammaticalisation of modal verbs; see “Replica grammaticalisation as recapitulation: the other side of contact.” Diachronica 31, 1: 106-141 (2014).
Première édition
Debra ZIEGELER (2019) «What counts as realis?», dans Quinze études de cas sur les modalités linguistiques / Fifteen Case Studies on Types of Linguistic Modalities, Catherine FILIPPI-DESWELLE (éd.), Collection linguistique Épilogos, 6, Rouen, Publications Électroniques de l’ERIAC, p. 267-282.
ISBN : 978-2-919501-07-6
Article au format pdf
Pour citer l’article
Debra ZIEGELER, «What counts as realis?»,
Epilogos, 6, 2019,
Quinze études de cas sur les modalités linguistiques / Fifteen Case Studies on Types of Linguistic Modalities
© Publications Electroniques de l’ERIAC, 2019.
Table des matières
- Catherine FILIPPI-DESWELLE, Avant-Propos
- Camille DENIZOT, L’adjectif verbal d’obligation en grec ancien quelques particularités modales
- Verena JÄGER, Changes in the Use of Adjectives, Quasi-Modals, and Lexical Verbs of Obligation and Necessity in Spoken American English
- Henry WYLD, Modality and Validation
- Axelle VATRICAN, La modalité ‘dynamique’ dans les constructions « saber » / « poder » + infinitif en espagnol
- Laurent GOSSELIN, Marqueurs de modalité épistémique et calcul des valeurs modales : sémantique de « savoir que »
- Marta CARRETERO & Juan Rafael ZAMORANO-MANSILLA, Disentangling epistemic modality, neighbouring categories and pragmatic uses: the case of English epistemic modal adverbs
- Rui MARQUES, On the meaning of some epistemic adverbs in Portuguese
- Gerda HAßLER, Modalité et polyphonie : marquage de la perspective du locuteur
- Tomonori OKUBO, Fonctionnements discursifs de l’euphémisme et de la litote – avec un éclairage sur une divergence franco-japonaise
- France DHORNE, Du Bien au Mal en japonais, l’adverbe « yoku »
- Pierre-Yves MODICOM, Morphosyntaxe de la prise en charge énonciative : le cas des particules modales de l’allemand
- Issa KANTÉ, Le nom recteur et l’expression de la modalité en anglais et en français
- Debra ZIEGELER, What counts as realis?
- Tatiana Schwochow PIMPÃO & Edair Maria GÖRSKI, Present subjunctive mood and the category of modality
- Catherine COLLIN, La modalité dans les recettes bilingues anglais et français. Quelques exemples de contraintes de traduction de l’injonction.