Laura Goudet, Université de Rouen Normandie

La définition de ce qui constitue un document a essentiellement évolué depuis l’essor des nouvelles technologies, et a pour conséquence un changement de paradigme en linguistique. Tout d’abord, les espaces d’échange en ligne (réseaux sociaux, forums…) regroupent les utilisateurs selon des intérêts communs, et non plus par zones géographiques. Ces communautés ont recours à des codes sociolectaux, qui se doublent parfois de régionalismes. Apparus sur internet, ces sociolectes (que j’appelle « communaulectes ») remettent en question le concept du forgeur inconnu, par exemple. Ils s’appuient sur un rayonnement mémétique, c’est-à-dire une dissémination très rapide d’informations par duplication, entre autres. La dimension linguistique des mèmes de l’écrit (copypastas et autres) est tout à fait novatrice, et est due au média lui-même. Les nouveaux artefacts iconotextuels (mèmes internet, lolcats…) organisent le sens suivant le support, et présentent des caractéristiques formelles et stylistiques inédites.