Quels sont les enjeux de l’ajustement en linguistique contrastive ? Selon quels paramètres peut-on étudier l’ajustement lorsqu’on travaille sur la comparaison de deux systèmes linguistiques ?

Auteur : Agnès LEROUX

Résumé

Comment travailler sur l’ajustement en linguistique contrastive ? La comparaison de deux langues à partir d’un concept particulier impose d’isoler des paramètres précis qui serviront de cadre à l’analyse. Dans cette étude, nous avons décidé de travailler avec quatre paramètres regroupables deux par deux : s’agit-il d’un ajus-tement intra-subjectif ou inter-subjectif et l’ajustement concerne-t-il la valuation (ou appréciation) d’une occurrence, ou son existence ? Ces critères nous servent de grille d’observation et nous permettent de comparer traduction et texte d’origine, et de dire en quoi l’ajustement nécessaire à la compréhension d’un marqueur en anglais diffère de celui nécessaire à la compréhension de sa traduction en français. Nous proposons l’étude de deux types de marqueurs : ceux qui introduisent une marge d’ajustement dans un énoncé (représentés par le modal should et le verbe think) et ceux dont la compréhension impose un ajustement (représentés dans cet article par le connecteur causal for). Il apparaît que, malgré une volonté de conserver les marges d’ajustement nécessaires à la construction du sens et donc à la compréhension, la nature de celui-ci est rarement respectée. Les exemples proposés dans cet article ne sont pas sensés être représentatifs mais offrent des pistes de réflexion sur la succession d’ajustements nécessaires, de la production du texte en anglais à sa lecture par un lecteur francophone. Il apparaît finalement que nous traitons en partie l’ajustement du traducteur au texte original puis à sa propre langue. Un travail sur corpus comparables permettrait peut-être de contourner cette difficulté.

Abstract

How can we analyse the concept of regulation in contrastive linguistics? Working on two languages in parallel with such an abstract notion imposes the identification of definite parameters through which the original text and its translation may be analysed. We have therefore decided to use four parameters: the nature of the regulation, intra or inter-subjective regulation, and its scope — does it operate on the valuation or the existence of an occurrence? These four criteria are used as a filter through which to observe our corpus of original utterances and their translations, and to highlight in what way the regulation necessary to the comprehension of a specific marker in English differs from that of its translation into French. Our corpus is organised according to two types of markers — those which introduce some regulation in an utterance and those whose comprehension imposes some regulation. We show that even if the translator wishes to respect the margin offered by the original text, he very seldom respects its scope and nature. We do not consider our corpus as a representative one, our aim being merely to propose some reflections on how regulation builds in a translated text. Our conclusion is that we end up studying the way a specific translator regulates his own comprehension of a text and adjusts to his own language. Working on parallel corpora might allow a study whose first object would be regulation and its different realisations through markers.


L’auteur

Maître de conférences à Paris Ouest Nanterre-La Défense, en linguistique anglaise, Agnès Leroux enseigne la linguistique anglaise en licence, et la didactique de l’anglais en master enseignement.
Derniers articles :
À paraître, « La relation inter-énonciative et le marquage syntaxique des relations de cause : étude contrastive anglais-français », dans Martine Sekali (éd.), Paramétrer le sens, revue en ligne CORELA.
À paraître, « Étude contrastive anglais français de l’hétérogénéité des repérages marqués par for dans les énoncés à valeur causale », communication prononcée dans le cadre du colloque Polyphonie et Intertextualité dans le Dialogue (septembre 2009), Barcelone, Université Pompeu Fabra.
2009, avec Laure Lansari, « Quel(s) corpus pour l’analyse contras-tive ? », dans Paul Cappeau, Hélène Chuquet et Freiderikos Valetoupolos (éds.) L’Exemple et le Corpus : quel Statut ?, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, p.59-74.


Première édition

Agnès LEROUX (2012) « Quels sont les enjeux de l’ajustement en linguistique contrastive ? Selon quels paramètres peut-on étudier l’ajustement lorsqu’on travaille sur la comparaison de deux systèmes linguistiques ? », dans L’ajustement dans la TOE d’Antoine Culioli, Catherine FILIPPI-DESWELLE (éd.), Collection linguistique Épilogos, 3, Rouen, Publications Électroniques de l’ERIAC, p. 275-300.

ISBN : 978-2-919501-02-1


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Pour citer l’article

Agnès LEROUX, « Quels sont les enjeux de l’ajustement en linguistique contrastive ? Selon quels paramètres peut-on étudier l’ajustement lorsqu’on travaille sur la comparaison de deux systèmes linguistiques ? »,
Epilogos, 3, 2012,
L’ajustement dans la TOE d’Antoine Culioli

© Publications Electroniques de l’ERIAC, 2012.

URL : http://eriac.univ-rouen.fr/quels-sont-les-enjeux-de-lajustement-en-linguistique-contrastive-selon-quels-parametres-peut-on-etudier-lajustement-lorsquon-travaille-sur-la-comparaison-de-deux-systemes/

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