Phénoménologie de la surprise et de l’étonnement face au miraculeux

Date : 6 mars 2018
Horaire : 14h00-18h00
Lieu : UFR LSH | Bât. 12 | Salle F101 | Mont-Saint-Aignan
 Soutenance de thèse de M. Yves MILLOU

« Phénoménologie de la surprise et de l’étonnement face au miraculeux. »

Jury :

  • Natalie DEPRAZ (Université de Rouen Normandie ; directrice de thèse
  • Emmanuel FALQUE (Institut catholique de Paris ; rapporteur)
  • Denis FRICKER (Université de Strasbourg ; rapporteur)
  • Claire PETITMENGIN   (examinatrice)
  • Anca VASILIU   (CNRS, Paris-Sorbonne ; examinatrice)

Résumé : Le miraculeux peut se comprendre comme une catégorie événementielle à connotation profane ou religieuse : c’est cette dernière, dans sa perspective chrétienne, que ce travail prend en compte, à savoir un type d’événements extraordinaires où le croyant dit lire l’action de Dieu dans le monde. Mais afin que ce point de vue croyant puisse signifier quelque chose pour l’observateur impartial, le choix a été fait d’examiner les réactions de surprise et d’étonnement éprouvées par les bénéficiaires de ces événements extraordinaires. Celles-ci pourraient-elles nous informer sur ce qui a supposément lieu dans le miraculeux ? La méthodologie phénoménologique qui a été mise en place pour pouvoir répondre à cette question prend appui sur deux corpus : l’un consiste en des textes néotestamentaires, où les réactions de surprise et d’étonnement accompagnant les miracles sont répertoriées et évaluées pour comprendre comment elles opèrent dans le mécanisme de révélation à l’œuvre dans ces textes ; l’autre se compose de récits de bénéficiaires de miracles, interviewés dans le cadre de la méthode microphénoménologique en 1re personne. Ces récits, une fois transcrits et analysés eu égard à leur contenu émotionnel, permettent de disposer de ressources expérientielles qui manifestent la façon dont le miraculeux est éprouvé dans le vécu des bénéficiaires, comment il les a surpris et bouleversés. La phénoménologie de la surprise ainsi extraite, puis confrontée à celle qui découle des récits néotestamentaires, permet d’abord de mieux comprendre comment opèrent les affects de surprise et d’étonnement lors d’événements irruptifs dits miraculeux, et comment leur matérialité, associée à la foi des sujets-témoins, peut rendre compte de ce vécu si particulier. Mais le travail contribue également à caractériser la surprise et l’étonnement comme des outils phénoménologiques à part entière dans l’entreprise de connaissance de l’humain face à ce qui le dépasse.