L’expérience de l’Histoire dans l’œuvre romanesque de Laird Hunt

Date : 17 janvier 2024
Horaire : 10h15-12h15
Lieu : UFR LSH | Bât. 3 | Salle A509 | Mont-Saint-Aignan

ATTENTION — En raison des prévisions météorologiques alarmantes sur toute la Normandie, la rencontre avec Laird Hunt aura finalement lieu cet après-midi, en ligne, de 16h à 18h (lien en bas de page).

Une rencontre avec l’écrivain états-unien Laird Hunt est organisée par l’ERIAC.

Également enseignant de « creative writing » à l’université de Brown, Laird Hunt compte à ce jour neuf romans et un recueil de nouvelles, ainsi qu’un peu de poésie. L’œuvre poétique des débuts a laissé son empreinte sur l’œuvre en prose, écrite dans une langue inédite qui mêle régionalismes, tournures archaïsantes et imagerie personnelle, amplement marquée par l’environnement végétal et animal de l’Indiana de son enfance.

Certains thèmes et traits formels reviennent dans l’œuvre : les voix de femmes, la non-fiabilité narrative ; la blessure, le trauma, l’exploration du passé ; la difficulté à exprimer les sentiments ; l’incompréhension ; le hasard, les occasions manquées, les erreurs d’interprétation.

Lors de cette rencontre, il sera principalement question de Zorrie (parution en traduction en janvier 2024, aux éditions Globe), dont trois extraits sont joints à ce message. Inspiré de « Un cœur simple », nouvelle tirée des Trois Contes de Gustave Flaubert, ce court roman évoque la vie ordinaire d’une femme et, à l’occasion, soixante-dix ans de l’histoire du XXe siècle états-unien. En une prose éminemment poétique, ce roman égrène l’enfance difficile de l’orpheline, puis ses errances (quelques mois en tant qu’ouvrière dans un atelier de peinture d’horloge au radium, avant son retour dans l’Indiana où elle travaille dans une ferme et épouse Harold). Au fil des saisons dont le rythme cyclique scande le travail agricole, les drames intimes viennent imprimer leurs soubresauts à la chronologie linéaire du roman : les fausses couches, la mort d’Harold pendant Seconde Guerre mondiale, un amour impossible avec Noah, toujours épris d’Opal, son épouse, internée après qu’elle a mis le feu à leur ferme. En outre, Zorrie est structuré par une double dynamique de résurgence et d’irradiation, qui se traduit par la dissémination d’images au fil des pages (semis et floraison, lueurs et rayonnements, circulation d’énergie et de fluides, horloges), ainsi que dans le rapport de la protagoniste à l’émotion : c’est après-coup qu’émergent les raisons motivant ses actes – à ses propres yeux comme pour le lecteur. Entre pudeur et refoulement, la parole parfois semble remonter d’un gouffre, et n’affleurer qu’à contre-temps.

Après une brève présentation de l’œuvre dans son ensemble, la séance se poursuivra par des questions posées à l’auteur. On abordera également la traduction de ce roman en français, ainsi que la pratique de la traduction par Laird Hunt (notamment du français et du grec) et l’influence exercée sur son œuvre par ce mode d’écriture et de lecture.

INTERVENANTS

Une autre rencontre, organisée par « Les Amis de Flaubert et Maupassant », se tiendra en fin de journée, à 18h à l’Hôtel littéraire Gustave Flaubert, 33 rue du Vieux Palais. Une séance de signature viendra clôturer la journée.

Les séances se dérouleront en anglais et l’interprétariat en français sera assuré au besoin.

CONTACTS

TÉLÉCHARGEMENT
| Extraits de Zorrie

VISIOCONFÉRENCE
| Salle de visioconférence