L’Endroit
Présentation du dernier roman de Natalie Depraz :
L’Endroit
à la librairie Colbert de Mont-Saint-Aignan, le 26 novembre 2019.
Dans une intrigue qui épouse les vies de l’héroïne et remonte le temps jusqu’à l’utérus, la narratrice emmêle les lieux et diffracte compagnons, enfants, petits-enfants. Ephimia traverse ses âges, perd le lecteur dans la dégringolade de souvenirs oniriques, décline les trajectoires de Ghésar, Aubin, Denys, Marie. Etranges doubles ? On ne cessera de se le demander. L’endroit : une saga de famille décomposée, le mythe d’un amour perdu où ça fusionne tant que seul un autre les sauverait, le lieu-origine où l’on cherche tant à être qu’on aurait juste envie de le fuir. « Lentement, chacun a pris place autour de la table dans la galerie. La raclette trône au milieu. Elle n’intéresse personne. Tous me regardent. On dirait qu’ils entendent le vrombissement assourdissant de mes pensées. Patiemment, ils attendent que ce bruit cesse. Je leur dois à tous des paroles. Des mots de maman, de femme, d’être humaine qui s’adresse à des enfants, non, à des adultes, à des humains qui ont le droit de savoir. Pour leur vie. Pour la vérité de notre relation partagée. Tous me regardent, tendrement. Ils voient la souffrante dans ma cervelle exposée. Explosée. » Ephimia entre dans la chambre de sa fiction, rencontre ses vies minuscules, sa vie. Personnages d’un autre espace-temps, moi futurs, ancestraux, désirés. Je me vois me balader dans les méandres de mes vies. J’écris la chambre verte de ma fiction.