L’élimination de l’enfant handicapé : une norme chez les Anciens ? Relecture au prisme du genre

Date : 13 mars 2018
Horaire : 16h30-18h00
Lieu : UFR LSH | Bât. 3 | Salle du CETAS (A506) | Mont-Saint-Aignan

Caroline Husquin est maître de conférences en Histoire romaine à l’Université Lille 3

Un lieu commun hérité de l’historiographie des XIXe et XXe siècles présente généralement l’abandon des bébés atteints par une déficience physique comme routinière chez les Romains de l’Antiquité. La recherche récente a suggéré que cette assertion devait être largement nuancée. C’est à cette démonstration que s’attelle cette communication. Il s’agira de voir que les Romains n’avaient pas systématiquement recours à l’infanticide ou à l’exposition quand ils devaient faire face à la naissance d’un enfant jugé imparfait. La question est en réalité beaucoup plus complexe, et de nombreux paramètres peuvent entrer en compte, comme le sexe de l’enfant, les moyens de la famille, l’époque, mais aussi le défaut en question. Sous la République romaine celui-ci semble même avoir déterminé une intervention ponctuelle de l’État. Parfois jugés comme élément de rupture de la pax deorum, certains de ces enfants, qualifiés de prodigia, ont été expiés lors de cérémonies religieuses, avant que de telles pratiques ne semblent se raréfier sous l’Empire.

Répondante : Catherine Baroin.