La morphologie du nom, vers une sémantique des parties du discours
Horaire : 16h30-18h00
Lieu : UFR LSH | Bât. 3 | Salle A509 | Mont-Saint-Aignan
Elise Mignot est Maître de conférences HDR en linguistique anglaise à l’Université Paris-Sorbonne. Elle dirige l’équipe d’accueil CeLiSo (EA 7332), et est co-responsable de l’un des axes de ce laboratoire (« la motivation dans la grammaire et le lexique »).
Ses recherches et publications portent sur le domaine nominal et l’opération cognitive de catégorisation. Elle est également l’auteur d’un manuel intitulé Linguistique anglaise, destiné aux étudiants de Licence et Concours.
Résumé – Le but de cette présentation est de contribuer à élucider le sens abstrait (« procédural », ou encore « instructionnel », dit-on parfois) de la classe nominale (par opposition, notamment, aux classes adjectivale ou verbale). Le sens procédural, ou instructionnel, est non pas le contenu notionnel d’un nom (par exemple, white signifie une couleur), mais la façon dont le nom nous donne une « instruction », c’est-à-dire nous invite à nous représenter tel référent. Nous nous demanderons principalement ce que font les noms, comment nous conceptualisons un référent lorsque nous utilisons un nom plutôt que toute autre classe lexicale.
Nous chercherons tout particulièrement à montrer comment le nom catégorise. En effet, si tout signe catégorise, le nom (commun) le fait différemment des autres classes lexicales. Plus précisément, il ne fait que cela : il permet d’identifier la catégorie à laquelle appartient un référent (ce que ne font pas, par exemple, l’adjectif ou le verbe). Parce qu’elle s’intéresse à l’opération cognitive de catégorisation, cette recherche, bien que concernant la linguistique de l’anglais, croise le domaine de la psychologie cognitive.
Une façon de répondre à la question est de nous pencher sur la formation des mots : nous tirerons la plupart de nos données de l’étude de la morphologie.
Nous chercherons à vérifier deux hypothèses.
1) On relève plus de processus d’opacification en ce qui concerne les noms qu’en ce qui concerne les autres parties du discours.
2) Le nom est plus compatible avec des significations en « tout ou rien » (de l’ordre de la limite) plutôt qu’en « plus ou moins » (de l’ordre du continuum).
Ces deux faits sont riches d’enseignements en ce qui concerne la façon dont le nom catégorise. Le nom ne saurait être trop descriptif (il doit être opaque, plus que d’autres classes lexicales), et les catégories qu’il dit sont vues comme ayant des limites rigides, plutôt que floues.
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