De soi à soi et de soi à l’autre : quel ajustement dans les séquences I should think ?

Auteur : Valérie BOURDIER

Résumé

Les séquences comportant I should suivi d’un verbe de cognition (I should think/guess/imagine…) sont communément considérées comme des expressions figées permettant à l’énonciateur d’indiquer son absence de certitude par rapport à un contenu de discours. Il apparaît néanmoins, dans ces séquences, que la valeur du modal should est très éloignée de celle des emplois connus de contrainte ou de conseil. On peut alors se demander ce qui les distingue des séquences sans should (I think/guess/imagine …) et chercher à dégager, dans le contexte, des paramètres qui favorisent ou déclenchent l’apparition de I should think. L’analyse d’exemples authentiques et variés d’anglais contemporain montre que c’est à partir d’un écart  – soit entre les partenaires énonciatifs, soit entre l’énonciateur et ses propres représentations – que l’énonciateur se trouve contraint d’ajuster les notions en jeu. C’est cet écart qui conduit à analyser le travail d’ajustement, ses spécificités et sa place dans la relation intersubjective.

Abstract

Constructions consisting of I should followed by a verb of thinking (I should think/guess/imagine…) are generally regarded as set phrases enabling the speaker to convey his lack of certainty with regard to a propositional content. Nevertheless, the use of should in such sequences seems to be particularly difficult to interpret with reference to the well-known values of advice and constraint. This raises the question of the difference with constructions without should (I think/guess/imagine …) and leads one to examine the interplay of the specific parameters in context which involve or trigger should. The examination of authentic examples taken from contemporary English highlights the existence of a discrepancy – either between the speaker and his/her co-speaker or between the speaker and his/her own representations – which compels the speaker to adjust frames of reference between the notions at work. The case is thus made for a treatment of regulation, its particularities and its role within the inter-subjective relation.


L’auteur

Valérie Bourdier est maître de conférences en linguistique anglaise à l’Université de Paris-Est Créteil et membre du laboratoire LIDIL12. Elle travaille dans le cadre de la Théorie des Opérations Enonciatives. Elle s’intéresse à l’évolution des outils et concepts énonciativistes et à l’analyse en contexte des marqueurs de modalité. Elle a notamment étudié des cas particuliers d’emplois du modal should dans sa thèse de doctorat (« Traitement énonciatif du modal should dans des propositions interdépendantes en anglais contemporain », 2008, Université Paris VII).


Première édition

Valérie BOURDIER (2012) « De soi à soi et de soi à l’autre : quel ajustement dans les séquences I should think ? », dans L’ajustement dans la TOE d’Antoine Culioli, Catherine FILIPPI-DESWELLE (éd.), Collection linguistique Épilogos, 3, Rouen, Publications Électroniques de l’ERIAC, p. 251-274.

ISBN : 978-2-919501-02-1


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Pour citer l’article

Valérie BOURDIER, « De soi à soi et de soi à l’autre : quel ajustement dans les séquences I should think ? »,
Epilogos, 3, 2012,
L’ajustement dans la TOE d’Antoine Culioli

© Publications Electroniques de l’ERIAC, 2012.

URL : http://eriac.univ-rouen.fr/de-soi-a-soi-et-de-soi-a-lautre-quel-ajustement-dans-les-sequences-i-should-think/

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