Appel à communications : « 4e Journée d’etude franco-allemande “Translatio studii et recherche critique” »

4° deutsch-französischer Studientag „Translatio studii und kritische Wissenschaft“

31 mars 2020 — Université de Rouen Normandie (Mont-Saint-Aignan)

DESCRIPTION | ARGUMENT

Notre manifestation entend prolonger la série des journées franco-allemandes, commencées en 2014 et destinées à l’analyse du national-socialisme, notamment de sa base et de sa finalité pédagogiques[1]. Comme nous "vieillissons" tous, le temps est venu de se préoccuper de la question de la transmission de nos méthodologies et approches. Mais une recherche critique qui exclut per se la formation d’École, peut-elle s’aventurer sur un tel terrain ?

C’est ce que l’argumentaire suivant essaie de montrer. Il se compose d’une partie synthétique qui retrace sommairement le cadre historique et une deuxième partie qui présente plus précisément le projet, suivant une injonction de Schleiermacher, à savoir expliciter une praxis en démontrant et en conservant sa dignité théorique.

Qu’est-ce que l’homme : pourquoi, quand, où, comment ?

Les liens entre les Lumières et le premier romantisme sont aussi multiples qu’inconnus. Un de ces liens est la volonté explicite de ne pas définir l’essence humaine. C’est le rapport à la raison, débattu dans des formes les plus variées, qui s’est substitué à une telle définition.

Pour trouver une premier accroche pour notre thème, renvoyons à Emanuel Swedenborg (1688-1772) Le débat vif autour de son œuvre a provoqué des avancées notables dans la philosophie dont une des plus importantes est l’approche transcendantale de Kant. Liée à un développement des mathématiques qui permettait enfin d’intégrer des données empiriques dans la réflexion théorique, le progrès dans la connaissance, lancé quelques siècles auparavant, s’accélérait, mais aussi s’organisait et devenait maîtrisable. C’est l’essor des différentes disciplines que nous connaissons encore aujourd’hui. Ici, rappelons surtout la séparation de la psychologie, de la pédagogie et de l’esthétique de la philosophie.

À peu près aussitôt on a pourtant reconnu les potentiels politiques et pragmatiques de ce développement. Avec la fondation de la Société Chrétienne de Table (1811), la pierre angulaire a été posée pour l’élaboration d’un programme antiphilosophique qui devait remplacer la philosophie – mais ce remplacement devait passer inaperçu. Il s’agissait, concrètement, de nationaliser les sciences, programme que le gouvernement prussien avait déjà lancé sous l’occupation napoléonienne à l’université de Halle.

Dans le cadre de ce développement s’est cristallisé un deuxième romantisme qui s’est tourné radicalement vers la remythologisation du savoir. Explicitement en se détachant des Lumières et de ses contemporains. En se tournant vers une autre figure significative : Edmund Burke (1729-1797). En 1800 paraît un livre anonyme qui répond à la traduction de l’écrit de Burke contre la Révolution française par Friedrich von Gentz (1764-1832). Paradoxes politique du conseiller de guerre Genz. Un manuel pour le citoyen pensant. L’auteur décrit succinctement comment Gentz s’est imprégné de Burke si bien qu’il arrive maintenant dans ses propres mots à restituer sa doctrine. C’est pourquoi il est inutile de critiquer Gentz, on n’a qu’à s’occuper des sophismes dédaigneux de Burke, donc attaquer à la racine. Des mises en garde similaires ont été prononcées par Heinrich Heine (1797-1856) et Alexandre de Chavannes (1713-1800). Malgré tout, le mouvement orchestré par la société de Table semblait gagner le terrain.

Plusieurs axes franco-allemands contribuaient à un transfert de cette anticulture dont les plus connus sont Arthur Gobineau (1816-1882) et Richard Wagner (1813-1883) ainsi que Friedrich Max Müller (1823-1900) et Ernest Renan (1823-1892).

Vers 1900, ce développement a atteint une première stabilisation. Les Écoles les plus importantes ont été formées (ce qu’il convient d’étudier dans un autre cadre). La réponse à notre question a été pour la première fois définitivement et clairement synthétisée par Arthur Moeller van den Bruck (1876-1925) dans son livre de 1923, Le Troisième Reich : homme et peuple sont désormais identiques ; ils doivent se consacrer à la construction de leur nation à chaque occasion historique qui s’y prête, sur leur sol originaire et avec tous les moyens possibles.

La recherche critique autour du pangermanisme au sens large

Dans ces École ont été formées les têtes pensantes du mouvement völkisch (et depuis 1919 national-socialiste) dont les œuvres semblent résister à toute critique.

C’est ici que se situe le projet concret de la journée. Il s’adresse aux chercheurs, enseignants et journalistes nées au plus tard en 1969 travaillant sur un ou plusieurs des cas du pangermanisme et qui, en assumant courageusement leurs trouvailles, produisent un savoir contraire au mainstream ; malgré des affrontements parfois très violentes.

Nous attendons des interventions à la croisée du témoignage et de la réflexion théorique concernant la démarche propre de l’intervenant sous la seule directive : qu’est-ce que je veux et je peux transmettre ?

Les interventions peuvent être improvisées dans un dialogue avec des étudiants ou des collègues plus jeunes. Nous déterminerons les modalités concrètes lors de l’évaluation des propositions reçues.

Unsere Veranstaltung setzt die 2014 begonnene Serie der deutsch-französischen Studientage fort, die sich der ideengeschichtlichen Analyse des Nationalsozialismus, insbesondere seiner erziehungstheoretischen Basis und Zielsetzung widmet[2]. Da wir alle unweigerlich altern, wollen wir uns nun der Frage der Weitergabe der erarbeiteten Methoden und Forschungsansätzen widmen. Doch kann eine sich kritisch verstehende Wissenschaft, die per se Schulbildung ausschließt, dies leisten?

Die folgenden Ausführungen wollen zeigen dass ein solches Projekt durchaus realisierbar ist. Sie restituieren in einem ersten synthetischen Teil grob den ideengeschichtlichen Rahmen und kommen in einem zweiten Teil auf das eigentliche Projekt des Studientages zu sprechen, der sich eher in die Sparte der Zeugnisse einschreibt. Denn es gilt hier, um mit Schleiermacher zu sprechen, die theoretische Würde einer Praxis zu zeigen und zu wahren.

Was ist der Mensch: warum, wann, wo, wie?

Eine der vielen unbeachteten Gemeinsamkeiten der frühen Romantik und der Aufklärung ist der explizite Verzicht, das menschliche Wesen zu definieren. Diese trotz des unbändigen Wissensdurstes, der beide Bewegungen auszeichnet, beibehaltene retenu wurde durch den Bezug auf die Vernunft, welche mannigfaltigen Bestimmungen und Diskussionen ausgesetzt ist, garantiert.

Um einen konkreten Anhaltspunkt zu finden, sei auf die Figur von Emanuel Swedenborg (1688-1772) verwiesen, dessen Oeuvre heiß debattiert wurde; Debatte, die in der Philosophie zu entscheidenden Durchbrüchen führte, von denen einer der bedeutendsten Kants Transzendentalphilosophie darstellt. Eine andere Entwicklung fand innerhalb der Mathematik statt, die es ermöglichte, nun empirische Daten ebenso theoretisch zu berücksichtigen wie das abstrakte Denken. .Der rasante Wissensfortschritt, der bereits zwei Jahrhunderte in Gang war, wurde einerseits beschleunigt, andererseits aber auch kanalisiert und dadurch beherrschbarer. Die noch heute relativ gültige Disziplineinteilung begann, wovon lediglich auf die für unsere Zwecke zentrale Ausgliederung der Psychologie, Pädagogik und Ästhetik aus der Philosophie genannt sein soll.

Nahezu zeitgleich wurden allerdings ebenfalls die Potentiale dieser Entwicklung für politisch-pragmatische Zwecke erkannt. Mit der Gründung der Christlich-deutschen Tischgesellschaft (1811) war dann der Grundstein gelegt, ein durchaus unphilosophisches Programm zu entwickeln, welches sukzessive die Philosophie zu ersetzen hatte, aber diese Substitution sollte unbemerkt bleiben. Es ging, konkret, um die Nationalisierung der Wissenschaft, die von der preußischen Regierung während der napoleonischen Kriege bereits an der Universität Halle instituiert worden war.

Im Rahmen dieser Entwicklungen kristallisierte sich auch die Bewegung einer zweiten oder späten Romantik heraus, die sich radikal der Remythologisierung des Wissens zuwendete, dies nun in Abkehr von der Aufklärung und deren Zeitgenossen und in Hinwendung zu einer anderen zentralen Figur: Edmund Burke (1729-1797). Im Jahre 1800 erscheint eine anonyme Schrift als Antwort auf Friedrich von Gentz‘ (1764-1832) Übersetzung von Burkes Schrift zur französischen Revolution: Politische Paradoxien des Kriegsrath Genz. Ein Lesebuch für den denkenden Staatsbürger. Der Autor sagt kurz und bündig, dass Gentz sich dermaßen von Burkes Denken imprägniert haben lasse, dass er nun fähig ist, dieses in eigenen Worten nachzuproduzieren. Von daher braucht man sich nicht die Mühe zu machen, Gentz zu kritisieren, sondern braucht sich lediglich um Burkes menschenverachtende Sophismen zu kümmern, d. h. das Problem an der Wurzel anzupacken. Ähnliche Warnungen zu ähnlichen Phänomenen wurden von Heinrich Heine (1797-1856) und Alexandre de Chavannes (1713-1800) geäußert, nichtsdestotrotz setzte sich die mit der deutschen Tischgesellschaft instituierte Bewegung immer stärker durch.

Mehrere deutsch-französische Achsen trugen zu einem regelrechten Unkultur-Transfer bei, hier die wohl bekanntesten: Arthur Gobineau (1816-1882) und Richard Wagner (1813-1883) sowie Friedrich Max Müller (1823-1900) und Ernest Renan (1823-1892).

Gegen 1900 war diese Entwicklung weitestgehend abgeschlossen und die Schulen (auf die in einem anderen Kontext zurückzukommen ist) hatten sich gebildet. Unsere Frage fand eine erste eindeutige Antwort, die Arthur Moeller van den Bruck (1876-1925) in seinem 1923 erschienenen Werk Das Dritte Reich synthetisierte. Mensch und Volk sind nun identisch, sie haben ihre Nation zu bauen immer dann, wenn die Geschichte es ermöglicht, auf ihrem ursprünglichen Boden und mit allen zur Verfügung stehenden Mitteln.

Die kritische Forschung um das Alldeutsche im weitesten Sinne

Aus diesen Schulen kamen die führenden Köpfe der völkischen (und seit 1919 nationalsozialistischen) Bewegung, deren Werke bisher anscheinend jeder kritischen Analyse standzuhalten scheinen.

Hier nun setzt das konkrete Projekt ein. Es wendet sich an spätestens 1969 geborene Forschende in Wissenschaft, Lehre und Presse, die einem oder mehreren Vertretern des Alldeutschen nachgespürt haben, ohne ihre Funde zu verleugneten oder zu reinterpretierten. Ihre Ergebnisse fordern den Mainstream heraus, aber trotz der zum Teil extrem harten Auseinandersetzungen lassen sie sich nicht davon abbringen, diese Studien weiter zu verfolgen, ihren Ansatz den Studenten und der Öffentlichkeit weiterzugeben.

Wir erwarten Vorschläge im Schnittfeld des persönlichen Zeugnisses und der theoretischen Reflexion der eigene Arbeit unter dem Leitthema: Was will und was kann ich weitergeben?

Die Beträge können im Dialog mit Studenten oder jüngeren Kollegen improvisiert werden; wir entscheiden über die genaue Vorgehensweise nach Prüfung der eingegangenen Vorschläge.

Les propositions sont à envoyer au plus tard le 15 janvier 2020 à | Vorschläge bitte bis zum 15 janvier 2020 einsenden an: leonore. bazinek@laposte.net

Éléments bibliographiques | Auswahlbibliographie[3]

  • Anonym (1800), Politische Paradoxien des Kriegsrath Genz: Ein Lesebuch für den denken den Staatsbürger, Berlin & Wien
  • Bazinek Leonore (2017), « La conception de l’enseignant dans le Manuel de l’introduction à la philosophie de Johann Friedrich Herbart ».
  • Cassirer Ernst (1975), Das Problem Jean Jacques Rousseau, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft[4].
  • Cassirer Ernst (ecw 15), Die Philosophie der Aufklärung (1932), Hamburg, F. Meiner, 2003[5].
  • Cassirer Ernst (ecw 2, 3, 4, 5), Das Erkenntnisproblem in der Philosophie und Wissenschaft der neueren Zeit, Hamburg, 4 Bde[6].
  • Descartes René, (2010), La recherche de la vérité par la lumière naturelle, précédé d’un essai introductif « L’invention cartésienne de la conscience », éd. E. Faye, Paris, Librairie générale française.
  • Faye Emmanuel (1998), Philosophie et perfection de l’homme, de la Renaissance à Descartes, Paris, J. Vrin.
  • Faye, Emmanuel (2005), Heidegger. L’introduction du nazisme dans la philosophie. Autour des séminaires inédits de 1933-1935, Paris, Albin Michel [7].
  • Herbart Johann F. (sw), Sämtliche Werke in chronologischer Reihenfolge, éd. Karl Kehrbach et Otto Flügel, Réimpr. de l’édition 1919, Aalen, Scientia 1989, 19 t.
  • Moeller van den Bruck Arthur (1923), Das Dritte Reich, Berlin.
  • Ortmeyer Benjamin (2010), Mythos und Pathos statt Logos und Ethos, Weinheim/Basel, Beltz.
  • Rastier, François (2013), Apprendre pour transmettre. L’éducation contre l’idéologie managériale, Paris, Presses universitaires de France.
  • Sieg Ulrich (2013), Geist und Gewalt: deutsche Philosophen zwischen Kaiserreich und Nationalsozialismus, München.
  • Toussaint Stéphane (2008), Humanismes, antihumanismes. De Ficin à Heidegger 1 : Humanitas et rentabilité, Paris, Les Belles Lettres.
  • Vermeil Edouard (1952), L’Allemagne contemporaine sociale, politique et culturelle 1890-1950, t. I, Paris, Aubier, Éditions Montaigne.
  • Vermeil Edouard (1953), L’Allemagne contemporaine sociale, politique et culturelle 1890-1950, t. II, Paris, Aubier, Éditions Montaigne.
  • Zola Émile (1898), « J’accuse. Lettre au président de la république », L’Aurore.

NOTES

[1] Cf.: 2018 – 3e Journée d’étude franco-allemande « Pédagogie et théorie de la connaissance : l‘apport d’Ernst Cassirer », Université de Rouen Normandie (ERIAC / VIITTEF).
2016 – Journée d’étude franco-allemande « Leibniz entre Descartes et Kant : perspectives épistémologiques et diplomatiques », Université de Rouen Normandie (ERIAC).
2014 – Journée d’étude « Former la conscience humaine : philosophie et mathématique comme fondements de l’éducation chez Descartes et Herbart », (Fonds Ricœur Paris / ERIAC / Anthropos Lyon).

[2] Vgl. Fußnote 1.

[3] Ce choix ne reprend pas les publications évoquées dans l’argumentaire, mais propose des œuvres de base pour comprendre la pertinence du projet. / Diese Auswahl greift nicht die in der Beschreibung erwähnten Veröffentlichungen auf, sondern verweist auf grundlegenden Werke, die den Sinn des hier vorgelegten Projektes verstehen lassen.

[4] Fr. : Le Problème Jean-Jacques Rousseau, Paris, A. Fayard-Pluriel, 2012.

[5] Fr. : La Philosophie des lumières, Paris, Fayard, 2005.

[6] Fr. : Le problème de la connaissance dans la philosophie et la science des temps modernes, vol. 1 à 4, Paris.

[7] De : Heidegger. Die Einführung des Nationalsozialismus in die Philosophie, Berlin, 2009.