soutenance de thèse

Date : 5 octobre 2013
Horaire : 14 h
Lieu : Salle du Conseil

Claudine Marion-Andrès,

« Étude sur la dramaturgie comique dans le premier théâtre de Lope de Vega :
du rire des personnages au rire des spectateurs »

Le 5 octobre 2013, Salle du Conseil, 14 h.

Jury :
Christophe Couderc (Univ. de Paris X Nanterre)
Luciano García Lorenzo (CSIC, Madrid)
Maria Grazia Profeti (Università degli Studi di Firenze)
Augustin Redondo (Univ. de Paris III)
Milagros Torres (Univ. de Rouen ; directrice)

 

Résumé de la thèse: À un moment crucial de la constitution de la comedia, le rire lopesque est un des piliers de la construction théâtrale. Au cours de cette étude sur la dramaturgie comique dans le premier théâtre de Lope de Vega, nous considérons les causes et les conséquences du rire, ses modes d’apparition, les personnages qui en sont porteurs et ceux qui le subissent. Les mécanismes comiques mis en œuvre sont analysés, pour essayer de mettre en valeur le lien complexe et mystérieux qui peut unir le spectateur, l’auteur, et le personnage incarné par l’acteur. Ainsi essayons-nous de comprendre comment Lope ritualise le rire et le met au cœur d’un acte social partagé qui lui garantit le succès.

Le premier chapitre consacré aux rires des personnages souligne le rôle essentiel qu’ils jouent dans la structure de la pièce et dans l’élaboration de son sens. Dans le deuxième chapitre, notre intérêt se porte sur une forme de rire propre au dramaturge, un rire de partage, contagieux, érotique, inconvenant et irrévérencieux. Nous montrons comment la comedia associe de façon spécifique rire et gravité, et d’une réplique à l’autre, bouleverse et bouscule le public. Ce constat conduit à aborder, dans le troisième chapitre, les rapports qu’entretient le rire avec le politique. Au chapitre quatre, l’importance donnée à des espaces qui représentent le peuple dans sa spontanéité, dans sa vie immédiate, renforce la complicité au sein du corral, et peut permettre la superposition des rires des personnages à ceux des spectateurs. Dans le chapitre cinq, nous démontrons que le rire est double – centripète et centrifuge – et peut s’imposer au travers de symboles revisités. Enfin, dans le dernier chapitre, nous étudions les jeux qui allient, dans des moments clefs, des improvisations contrôlées et des enjeux dramaturgiques.

Mots-clés : Théâtre / Espagne / XVIème Siècle / Siècle d’Or / Rire / Lope de Vega