Littérature grecque et latine en performance : récitals et conférences

Date : 15-18 juillet 2013
Lieu : Universidade Federal do Paraná

Philippe BRUNET et Fantine CAVÉ-RADET
Universidade Federal do Paraná, 15-18 juillet 2013

La littérature antique laisse une grande place à l’oralité. C’est à l’appréciation de cette oralité que nombre de travaux se sont développés dans les études classiques du XXe siècle, de M. Jousse et M. Parry à des auteurs actuels comme G. Nagy, ou F. Dupont, renouvelant ainsi l’approche strictement philologiques des textes anciens.

Les recherches les plus récentes des philologues ont, même dans les domaines les plus pointus de la métrique (A. Dain, J. Irigoin en France, M. Steinrück), donné lieu à des expérimentations orales (S. G. Daitz), et scéniques (l’école de poésie et théâtre antiques Démodocos que nous avons fondée en 1995).

Ces expériences requièrent une évaluation poussée des données phonétiques, phonologiques (accent), métriques (quantité) du côté de la langue et des données musicales (rythmiques, modales). Ainsi appliquées à la restitution orale, les expériences appellent une réévaluation de l’esthétique, et conduisent à un travail spécial de mise en voix (avec l’appui de l’organologie), et de mise en scène.

En traduction, la transposition des mètres (E. Etkind, A. Markowicz) nous a conduits, nous ainsi que les traducteurs de l’école Démodocos, a retranscrire en français les mètres antiques, selon une méthode qui avait été menée par les poètes de la Renaissance (Baïf, d’Aubigné, Jodelle) mais qui, pour diverses raisons, avait avorté. L’Iliade est parue en 2010, ainsi que Antigone et les Perses. Les poèmes et fragments de Sappho et Hésiode, également. L’Odyssée est en cours.

De la question musicale, la question de la danse est toute proche. Depuis quatre ans, nous avons proposé un système de retranscription de la battue rythmique dans les pas à partir de la battue iambique ou anapestique. Des chorégraphies ont été étendues à différents types de mètres : iambes, anapestes, choriambes, dochmies, bacchées, ioniques etc. Ont été mis en scène par nous en ce sens : l’Orestie, Antigone, Bacchantes, Perses, Amphitryon.

C’est à la découverte de cette reprise du rythme en performance que seront consacrées ces séances de récital, conférence et peut-être atelier.

Programme :
Questions de méthodologie en philologie : métrique, rythme, accent, mélos.—Restitution orale ; battue rythmique et alternance des pas.— Mimésis, traduction et réécriture.— Ecriture contemporaine de l’Antique. ­— Mise en scène contemporaine de l’Antique.

Lien : http://www.classicas.ufpr.br/eventos/litterature-en-performance.htm