Don DeLillo: ‘Fiction Rescues History’

 

Colloque « Don DeLillo: ‘Fiction Rescues History’ »
(Paris – 18-20 février 2016). Avec la participation exceptionnelle de Don DeLillo et le soutien des Éditions Actes Sud. Conférenciers pléniers : Peter Boxall, University of Sussex ; Michael Naas, DePaul University.
Organisateurs :
LARCA – Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones (UMR 8225, Paris Diderot) ; VALE – Voix anglophones, littérature et esthétique (EA 4085, Sorbonne Paris 4) ; ERIAC – Équipe de recherche interdisciplinaire sur les aires culturelles (EA 4705, Rouen) ; PRISMES (VORTEX) – Langues, textes, arts et cultures du monde anglophone (EA 4398, Sorbonne Nouvelle Paris 3)

Site du colloquehttp://delilloparisconf.byethost12.com

Appel à communications
Auteur d’une œuvre imposante, foncièrement contemporaine par sa mise en scène de notre temps, dont elle explore les problématiques et interroge les enjeux, Don DeLillo n’a eu de cesse qu’il n’ait mis à nu les mécanismes de l’histoire en ancrant sa fiction dans une réalité historique prégnante. En effet, son œuvre est pétrie de la matière historique et des événements qui la jalonnent : l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy et la vie de Lee Harvey Oswald avec Libra (1988), la guerre froide dans Underworld (1997), la catastrophe nucléaire dans End Zone, la menace terroriste dans Mao II (1991) qui s’inspire à la fois de l’affaire Iran-Contra (ou « Irangate ») et de la fatwa prononcé à l’encontre de l’écrivain Salman Rushdie. Players (1977) prend pour objet la finance débridée, plus tard revisitée dans Cosmopolis (2003) à travers la crise financière dite de la « bulle Internet » (« Dot-com bubble ») ; Falling Man (2007) est dédié à l’Amérique du 11 Septembre tandis que Point Omega (2010) explore une nation embourbée dans les guerres au Moyen-Orient et séduite par la torture que rend légitime l’état d’exception. DeLillo, reconnaissant son intérêt pour un certain type de roman historique, définit le rapport entre fiction et histoire dans son œuvre : « My own personal preference is for fiction that is steeped in history, that takes account of ways in which our perceptions are being changed by events around us. Global events that may alter how we live in the smallest ways ». Le présent colloque se propose d’aborder la part proprement historique de l’œuvre de DeLillo. Il s’agira de démontrer en quoi et comment cet écrivain complexifie les théories de l’histoire comme son écriture, tandis que sa fiction lui permet de résoudre certaines apories théorétiques de l’histoire. Les travaux du colloque pourront rendre compte de l’apparente oblitération de l’histoire dans son œuvre. En effet, même lorsque l’histoire est absente comme dans White Noise (1984) ou The Body Artist (2001) par exemple, son effacement semble en fait œuvrer à lui restituer une certaine saillance. On se propose aussi d’interroger la dimension épochale, ou de suspens, selon l’étymologie, epokhē, qui sous-tend la fiction de DeLillo, notamment dans le passage au nouveau millénaire. Ce territoire inconnu où l’histoire semble en attente d’une direction et d’une écriture transparaît par exemple dans l’effet contrapuntique existant entre la dés-historicisation de The Body Artist et l’hyper-historicisation de Cosmopolis. Ce moment hors du temps pourrait être considéré dans d’autres écrits de DeLillo de la même période, notamment l’essai « In the Ruins of the Future » (2001) mais aussi sa pièce de théâtre Love-Lies-Bleeding (2005) qui figure littéralement l’entre-deux. À cet égard, on se demandera dans quelle mesure les attentats du 11 Septembre 2001 peuvent constituer ou non l’incarnation de cette transition. Ce sera ainsi l’occasion d’évaluer ou de réévaluer la place de Falling Man (2007) vis-à-vis des autres œuvres écrites dans l’espace liminaire du millénium, et plus précisément de réexaminer la place de ce roman dans le corpus des représentations littéraires des « fictions post-11 Septembre », en prenant soin d’interroger cette catégorie. Le colloque s’étendra à l’analyse critique par DeLillo de l’histoire officielle et de son pouvoir totalisant et totalitaire, notamment en s’intéressant aux figures contestataires dans son œuvre, acculées aux marges de l’histoire. À ce titre, on pourra revenir sur la notion de « contre-histoire » (« counter‑history ») formulée par l’auteur dans l’essai « The Power of History » (1997). L’intérêt pour les formes de contestation du récit officiel inclut le rôle des arts et des artistes, en ce qu’ils manifestent l’hétérogénéité même de l’histoire. Sans se limiter aux romans, on pourra s’atteler à l’analyse des nouvelles et des pièces de théâtre écrites par DeLillo. Tout du long sera portée une attention toute particulière au langage que DeLillo invente au sein de la langue, en gardant à l’esprit ces mots de l’écrivain : « But before everything, there’s language. Before history and politics, there’s language ». Nous invitons les participants à aborder entre autre, et ce de manière non exclusive, les aspects suivants :

  • Écriture(s) de l’histoire
  • Résistance et contre-récits
  • Communauté(s)
  • DeLillo et ses contemporains
  • Terrorisme et contre-terrorisme ; évolution de la représentation du/des terrorisme(s), de la nouvelle « The Uniforms» (1970) au dernier roman Point Omega.
  • Rapport entre essai et fiction
  • Technologie

Date limite d’envoi des proposition (titre, résumé de 500 mots environ et courte biographie) : 15 octobre 2015
Réponse : 1er novembre 2015

Propositions à adresser par e-mail au comité scientifique :
Antoine Cazé – antcaze@wanadoo.fr
Anne-Laure Tissut – altissut@yahoo.fr
Karim Daanoune – kdaanoune@gmail.com
Jean-Yves Pellegrin – jean.yves.pellegrin@gmail.com